Éditorial | Julián Melgosa

Une graine qui porte du fruit

Mon professeur de première année s’appelait Monsieur Diaz. Comme j’avais grandi sans figure paternelle, il est devenu l’idole que chaque petit garçon voit dans son père.

Quel dommage que personne n’ait pris une photo de moi alors que je l’écoutais attentivement ! Je m’imagine la bouche à moitié ouverte, les yeux rivés sur lui et la respiration calme et régulière. M. Diaz avait une écriture parfaite et faisait de magnifiques dessins. Il nous enseignait à chanter avec des gestes expressifs, mais plus encore, il nous racontait des histoires fascinantes. Ces histoires nous faisaient oublier que nous étions de petits garçons agités et désobéissants nous transportaient dans un monde merveilleux où le temps s’écoulait trop vite. Je ne sais pas d’où lui venaient tant d’histoires intéressantes et qui toutes proposaient une mise en pratique morale.

Il a eu des centaines d’élèves au cours de sa vie professionnelle et je me dis que tous ont quitté sa classe avec ce doux sentiment d’avoir étudié dans une atmosphère de patience et de motivation. À mes yeux, M. Diaz était le prototype du professeur de CP. Il nous a non seulement appris à lire et à écrire, mais aussi à être organisés, à faire preuve de respect, à être patients, à estimer l’obéissance et à être moins égoïstes que nous le sommes naturellement. En plus de nous enseigner le programme scolaire, il a forgé notre caractère et nous a fait découvrir les relations interpersonnelles et la moralité.

Le défi que les professeurs doivent relever est de planter la graine – la bonne graine – tout comme l’a fait M. Diaz ainsi que de nombreux autres professeurs et éducateurs désintéressés et consacrés à la mission de l’éducation. Il faut planter la graine ! C’est notre tâche. Nous n’avons pas à la faire pousser, ni à lui faire porter du fruit. En fait, il semble inévitable que certaines graines ne porteront pas de fruit. L’Évangile nous dit que tout dépend du terrain dans lequel elles tombent. Elles peuvent alors être perdues – mangées par les oiseaux, brûlées par le soleil, privées de terre sur des cailloux, ou étouffées par les ronces. Mais la Parole inspirée dit aussi que « d’autres graines sont tombées dans la bonne terre. Elles ont poussé, elles se sont développées, et elles ont produit des épis. Les uns portaient trente grains, d’autres soixante et d’autres cent » (Marc 4.8).

Sous un autre angle, à partir de la Revue de l’éducation adventiste, nous continuons à semer la graine dans l’espérance qu’elle portera du fruit. Nous sommes confiants que plus il y aura de bonnes graines tombant dans de la bonne terre, mieux nos lecteurs pourront consolider leurs ressources et promouvoir l’apprentissage non seulement scolaire, mais aussi celui du caractère afin que les étudiants deviennent des citoyens du Royaume.

Cette année nous effectuons un important changement à la Revue : la publication de son contenu en ligne. Ainsi sa publication sera plus dynamique, ses dépenses seront réduites, et son message sera plus efficace pour nos jeunes générations d’enseignants et de professeurs. Cette modalité permettra également la publication d’un plus grand nombre d’articles pour nos éditions internationales. Leurs lecteurs pourront compter sur une plus grande variété de ressources éducatives à utiliser dans leurs tâches d’enseignement.

Nous devons aussi annoncer un autre changement : le départ de notre rédacteur en chef associé responsable des éditions internationales en espagnol, français, et portugais. Après 44 ans de service pour l’éducation adventiste, Luis Schulz se prépare à prendre sa retraite. Puisse cette première chronique éditoriale être un message sincère et affectueux de reconnaissance et d’appréciation envers Luis Schulz pour ses dix années de service auprès de la Revue de l’éducation adventiste.

Luis Schulz a planté de nombreuses graines, et de bonnes graines. Que Dieu bénisse celles qui se sont développées à la suite de cette saison de semailles. Que Dieu bénisse Luis Schulz dans les années à venir. Son influence fut cruciale et sans aucun doute, elle va continuer à être une bénédiction pour les nombreux êtres qu’il pourra rencontrer et toucher à l’avenir. Un immense merci pour votre consécration, votre persévérance et vos efforts en faveur de l’éducation chrétienne !

Enfin, je conserve la responsabilité de rédacteur associé. Je désire être utile dans cette tâche et croire que Dieu dirigera mon influence au travers de ces pages pour qu’elles deviennent, pour chacun de nos lecteurs, des outils pertinents.