Santosh Kumar • Marcelo E. C. Dias • Richard Sagor Mitra

EN RÉPONSE À LA PANDÉMIE, LE DISCIPULAT « PHYGITAL »

Une réponse à la pandémie

La pandémie de Covid-19 a modifié tous les aspects de la vie humaine et a débouché sur de nouvelles normes de distanciation sociales. Un résultat direct de cet isolement a étét une forte détresse mentale qui a impacté des aspects essentiels de la vie et des interactions humaines. Après le premier confinement du milieu de mars 2020, l’Inde et de nombreux autres pays ont pris des mesures temporaires pour assurer la sécurité de leur population. Une de ces mesures a été la fermeture temporaire des lieux d’adoration et des écoles. Ces communautés ont eu à trouver de nouvelles façons d’exercer et de remplir leur mission.

Le discipulat est au cœur de la foi chrétienne. La relation maître-élève est essentielle pour présenter les élèves à Jésus tout en les aidant à lui faire confiance et à le suivre. Le fondement de ce processus est d’enseigner tout ce que Jésus a enseigné à ses disciples et en donner l’exemple dans la vie quotidienne. L’apprentissage et la croissance sont un processus de toute la vie qui fait appel aux interactions sociales.

Depuis la vulgarisation de l’internet, la socialisation s’est déroulée dans le monde « phygital », un espace virtuel qui comble le fossé entre les mondes physique et digital. Ce modèle d’interaction humaine s’est intensifié pendant la pandémie. En 2022, les auteurs de cet article ont mené une étude quantitative des membres de l’Église adventiste du septième jour en Inde. Par échantillonnage aléatoire simple, un questionnaire a été distribué dans la population échantillonnée par un média électronique (courriel, WhatsApp et Messenger). Un total de 372 réponses a été consigné pour l’analyse des données en utilisant les méthodes du pourcentage, de la moyenne, de la médiane, du mode et de la corrélation. Les questions directrices de la recherche dans cette étude étaient : Comment la pandémie a-t-elle affecté les interactions humaines quant à la distanciation sociale et la détresse mentale ? Comment cela a-t-il affecté la religiosité chrétienne ? Quelle est réponse missiologique qui permettrait de faire face aux retombées de la crise et préparerait pour l’avenir ? L’application des conclusions montre que l’étude soutient que le discipulat phygical est une méthode de traiter la distanciation sociale pendant la pandémie, la détresse mentale qu’elle a causée et la façon de naviguer dans les nouvelles configurations sociales.

L’expérience de « voir mais ne pas toucher »

La pandémie a entraîné les événements d'isolement les plus importants et les plus étendus de l’histoire. Les confinements ont été utilisés pour arrêter la propagation du virus2. L’influence de la pandémie sur l’humanité a été grave, le virus mortel ayant emporté des millions de vies. Le monde entier a été mis sous confinement. Les gens ont perdu leur vie, leur emploi, les nécessités de base, un accès facile aux soins médicaux et à l’éducation. Le virus a causé des privations dans tous les aspects de la vie3. Pendant cette crise, les gens étaient enfermés dans leurs maisons. Cet isolement a généré plusieurs problèmes de santé mentale et aggravé les émotions négatives de solitude, de honte, de culpabilité, et de peur. Un article par Hwang t coll, publié dans le journal International Psychogeriatrics rapporte que :

« La solitude cause plusieurs impacts négatifs sur la santé mentale. Moins de temps passé au lit endormi (7 % de réduction de l'efficacité du sommeil) et plus de temps d'éveil après le début du sommeil ont été associés à la solitude (Cacioppo et coll., 2002 ; Fässberg et coll., 2012). Une augmentation des symptômes dépressifs peut aussi être causée par la solitude, une mauvaise santé autoévaluée, une altération de l'état fonctionnel, des déficiences visuelles et un changement perçu comme négatif dans la qualité de vie d’une personne (Lee et coll.,2019). Une revue systématique du risque de suicide a aussi constaté que la solitude est associée aux tentatives de suicide et aux suicides complets chez les adultes plus âgés (Fässberg et coll., 2012). La solitude et symptômes dépressifs sont liés à une détérioration de la cognition au fil du temps4. »

Outre la solitude, la honte et la culpabilité sont deux émotions distinctes, désagréables, et personnelles, que la pandémie a suscitées5. La menace du virus Covid-19 mortel a soulevé des doutes, de la peur, et de la confusion dans l’esprit des gens6. Cela a été identifié comme l’un des éléments qui a contribué à la privation spirituelle, la perception que la présence de Dieu et son intervention dans le monde ne sont plus actives7.

Contrairement aux oiseaux et aux autres animaux qui sont reconnus pour leur « territorialité », un comportement de distanciation sociale, les humains sont plus portés à pratiquer « la distanciation physique » mais sans réclamer de territoire. Cependant, la distanciation cause un isolement et une privation de la communication, ce qui a désocialisé les individus. Dans tous, la peur de l’inconnu a été inoculée, créant de la méfiance et une estimation au jugé de l’autre. Sikali mentionne que la distanciation sociale pose le risque d’une augmentation du rejet social, davantage d’impersonnalité et d’individualité et une perte de communauté. Elle a impacté l’apprentissage et la croissance et empêché que les gens socialisent adéquatement, ce qui est un besoin humain fondamental. Ces mesures ont envoyé un puissant message : la peur de l’autre et la notion que les membres de la communauté pourraient être des porteurs potentiels de virus dangereux et de maladies mortelles8.

Mandy Oaklander observe que les poignées de mains ne sont qu’un des styles de contacts qui ont disparu à cause de la pandémie de Covid-199. Les accolades, les tope-là, les tapes dans le dos, les serrements des épaules et tous les autres petits points de contact que les humains utilisent quand ils sont à moins de deux mètres sont aussi devenus moins courants. Les effets de la distanciation sociale se feront probablement ressentir longtemps après que la pandémie se sera résorbée. Dans une société collectiviste telle que la société indienne, où les contacts humains ont une grande valeur, et que les gens s’expriment en se touchant, en donnant des accolades, en se serrant la main et même en se touchant les pieds10, la distanciation sociale tend à avoir un plus grand impact.

Au fil du temps, la technologie avait déjà favorisé la distanciation sociale. Les gens avaient commencé à travailler de la maison, à utiliser diverses technologies pour assister à l’école de façon virtuelle, pour rester en contact avec la famille et les amis, ou même pour faire leurs commissions ou acheter des médicaments11. Cependant, les politiques de confinement mises en place pendant la pandémie ont conduit la majorité du monde à adopter la notion de « voir mais pas toucher ». La question demeure : Comment les humains fonctionneront-ils, en tant qu’animaux sociaux, quand les politiques de confinement auront cessé ? Une fois que le contact physique sera revenu, la peur du contact avec les autres subsistera-t-elle12? Les gens dépendent les uns des autres pour beaucoup de choses dont les interactions, le fonctionnement et la survie.

Le début des rendez-vous virtuels dans l’éducation

La pandémie de Covid-19 a présenté des obstacles qui ont exigé une complète transition d’un apprentissage et d’un engagement conventionnel en personne à un apprentissage virtuel ou numérique pour tous les secteurs de la population. L’adoption à grande échelle des rendez-vous virtuels dans l’éducation est devenue importante pour garder enseignants et étudiants connectés pendant la crise. En cohérence avec la philosophie de l’éducation adventiste, les leaders scolaires ont cherché à incorporer le discipulat, qui priorise une croissance globale, pendant cette période de changement. Les instructeurs ont adopté la technologie en tant qu’outil non seulement pour transmettre de l’information mais aussi pour aider les étudiants à développer des capacités de raisonnement analytique et une perspicacité émotionnelle au milieu de ces circonstances difficiles.

Au moyen d’une application pratique et efficace des outils numériques, les étudiants ont pu s’engager virtuellement et découvrir de futures possibilités alors qu’ils naviguaient diverses plateformes en ligne conçues pour un apprentissage électronique. Ainsi, bien que ces outils technologiques ne puissent pas se substituer complètement à un engagement en classe en présentiel, ils ont offert des moyens prometteurs d’augmenter les rencontres éducatives pendant cette période, et ils continuent à le faire alors que les étudiants sont retournés à un apprentissage en personne.

Pendant cette pandémie, se connecter virtuellement a été une source d’espoir, et a offert l’occasion de voir et entendre les autres, de continuer à travailler en dépit des conditions, tout en réduisant la propagation du virus. De nombreuses compagnies ont aussi réussi à sauver de l’argent puisque les employés ne pouvaient pas voyager13. Bien qu’initialement les circonstances aient nécessité ces rendez-vous, ce moyen de communication peut avoir une valeur durable même après que la situation soit revenue à la normale. L’adaptabilité innée de ce processus éducatif, et les outils utilisés pour faciliter l’enseignement et l’apprentissage, nous permettent de personnaliser et de tenir compte des besoins dynamiques et complexes des étudiants. Ainsi, cet enseignement en temps de crise a ouvert de nouvelles possibilités grâce auxquelles nous pouvons tirer parti des ressources technologiques existantes disponibles aujourd’hui pour favoriser le progrès scolaire maintenant et dans l’avenir.

Pour de nombreux étudiants, éducateurs et administrateurs scolaires, la pandémie a exacerbé les inquiétudes sur l’accessibilité à l’éducation et même les décisions relatives à la viabilité de la poursuite de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle. Selon divers rapports, la fermeture des écoles pendant la pandémie peut avoir touché plus d’un milliard d’enfants dans le monde 14. Les écoles ont été vite fermées sans avoir le temps de planifier comment s’y prendre. Les éducateurs et les étudiants ont du s’ajuster rapidement à de nouvelles situations et en constante évolution15. Les réunions éducatives et les activités virtuelles ont été largement utilisées, indiquant un passage à de nouvelles frontières du cyberespace16.

Selon Li et Lalani, même avant la Covid-19, le marché des technologies éducatives prenait déjà de l’ampleur. On s’attend à ce qu’il atteigne une taille de marché totale de 354 $ milliards d’ici 2025. Depuis la Covid-19, il y a eu une forte augmentation dans l’usage des applications de langues, de tutorat virtuel, d’outils de vidéoconférences, et de logiciels en ligne17. En 2020, Sherman avait signalé que le logiciel de vidéoconférence Zoom a été multiplié par 30 alors que la pandémie de coronavirus forçait des millions de personnes à travailler, apprendre et socialiser à distance18. Selon Zippia.com, Zoom avait 10 millions de participants à une réunion quotidienne en décembre 2019, mais à la fin de 2022, 300 millions de personnes participaient à des réunions sur Zoom chaque jour19.

Anderson, Rainie et Vogels ont rendu compte d'une étude dans laquelle 915 innovateurs, développeurs, chefs d'entreprise et responsables politiques, chercheurs et activistes ont été invités à réfléchir à ce que serait la vie en 2025 après la pandémie mondiale. Les répondants ont estimé que les relations avec la technologie s'approfondiraient à mesure que de plus en plus de segments de la population deviendraient plus dépendants des connexions numériques pour le travail, l’éducation, les soins de santé, les transactions commerciales quotidiennes et les interactions sociales essentielles20.

Il est évident que bien que la capacité de la technologie de relier les gens ne soit pas nouvelle, l’impact, l’influence et la mise en œuvre d’un style de vie virtuel sont devenus incontournables pendant la pandémie. Presque chaque aspect de la vie a dû être adapté à cette nouvelle réalité pendant la crise.

L’impact de la distanciation sociale sur la religiosité chrétienne

Le mode de vie socialement isolé a également eu un impact sur la religiosité. Les services d’adoration en ligne furent le changement le plus emblématique. Aux États-Unis, un sondage a souligné qu’alors que 91 % des églises ont fermé leurs bâtiments au public, plus de 80 % des chrétiens assidus ont indiqué que leur église offrait des services sur Internet ou de télévision, et 57 % de ces adultes ont regardé les programmes de cette façon en raison de la pandémie21. Cela inclut les jeunes qui restaient à la maison pendant la fermeture des écoles. En Inde, pendant la pandémie, les lieux de culte furent fermés. Toutes les activités religieuses ont été suspendues jusqu’à ce que le gouvernement indien publie des procédures opérationnelles standard. C’est alors que les services religieux ont été menés en suivant ces procédures opérationnelles standard et en respectant la distanciation sociale et d’autres normes. Malgré diverses opinions sur cette question, quelques églises en Inde ont commencé à célébrer leurs cultes d’adoration en ligne en août 202022. Dans l’Église adventiste du septième jour, les congrégations ont adopté des plates-formes en ligne pour leurs services religieux et d’autres fonctions en se servant de Zoom, Google Meet et YouTube.

Une étude quantitative parmi les adventistes du septième jour en Inde

Une étude quantitative des membres de l’Église adventiste du septième jour en Inde a été menée pour décrire l’impact de la distanciation sociale sur les gens et leur vie spirituelle. Au moyen d’une simple technique d'échantillonnage aléatoire, un questionnaire Google a été distribué dans la population échantillonnée par voie électronique (courriels, WhatsApp, et Messenger). L'alpha de Cronbach des 25 éléments mesurés sur l'échelle de Likert en 5 points est de 0,841. Un total de 371 réponses a été enregistré et analysé. L'analyse statistique descriptive des moyennes et des pourcentages a été un outil majeur en plus de l'analyse qualitative du contenu.

Dans l’échantillon démographique, 69 % étaient des hommes, 30 % des femmes, et 0,3 % n’a pas révélé son sexe. Presque tous les répondants (93 %) étaient dans le groupe d’âge des 18 à 36 ans (7 % avaient plus de 37 ans). De plus, 83 % étaient célibataires et 88 % n’avaient pas d’enfants. Cela indiquait que la majorité des répondants étaient des jeunes (ou de jeunes adultes) et célibataires. Une autre information pertinente : La majorité des répondants étaient des chrétiens de longue date, 96 % étaient membres de l’Église adventiste du septième jour et 67 % avaient fréquenté une école adventiste.

Une socialisation restreinte

On a pu tirer quatre observations majeures à partir des réponses, la première étant en rapport avec une socialisation restreinte. 90 % des répondants ont dit que la structure sociale avait changé la façon dont les gens interagissaient et 63 % ont dit que la pandémie avait affecté leurs relations sociales avec leurs voisins.

Certes, les médias sociaux et d’autres plateformes de communication en ligne ont été utiles, mais leur capacité à remplacer le soutien émotionnel reçu lors de présence humaine réelle a été limitée. Maslow a identifié deux besoins que ces ressources ne pouvaient pas satisfaire : le besoin de connexion sociale et le besoin de l’amour des autres23. Cette déconnexion sociale soulève la frustration, l’anxiété et la colère entre autres émotions négatives qui nuisent à la santé mentale.

La confiance en Dieu

On a demandé aux répondants si la pandémie a soulevé des doutes sur l’existence de Dieu ou tout autre doute en général. La majorité des répondants (plus de 60 % en moyenne) a répondu que la pandémie n’a pas soulevé le moindre doute. Par contre, le reste des répondants a exprimé des sentiments de doute et de peur en rapport avec les crises (40 %). Dans ce groupe, étonnamment, une petite portion, soit 9 %, a répondu qu’assurément la pandémie avait soulevé des doutes sur l’existence de Dieu. Le doute et l’incertitude sont les premières étapes dans la formation d’une rupture dans une relation et ils peuvent déboucher sur de la détresse mentale. Plus précisément, l’incertitude sur l’existence de Dieu implique que la personne questionne comment une telle pandémie peut survenir s’il existe un Dieu qui est en contrôle. Cet état d’esprit entraîne de la frustration et possiblement de la dépression. Les 40 % qui ont exprimé des sentiments de doute et de peur peuvent ne pas être en doute constant sur l’existence de Dieu mais connaître des doutes circonstanciels à cause de la crise. D’autres enquêtes ont révélé que de douter de sa foi pendant une crise est un phénomène très courant24.

Selon Hall, « la pandémie de Covid-19 a testé le bien-être spirituel de chacun, qu’il soit athée ou croyant… Les gens en détresse spirituelle, souvent, se mettent à croire que ce monde n’est plus un lieu sécuritaire. Ils peuvent perdre espoir et avoir de la difficulté à trouver un sens et une raison à ce qui leur arrive. Pour une personne religieuse qui a été témoin d’un événement tragique, cela prend la forme d’une perte de confiance en un Dieu aimant et miséricordieux. Les personnes qui ne prient pas une puissance supérieure ont habituellement quand même une certaine croyance dans la façon dont le monde marche, et cela leur donne un sentiment de sécurité. Par contre, une grave maladie et des événements tragiques peuvent ébranler ces ancrages et jeter une personne dans la confusion25. »

Les doutes et les questionnements ne sont pas nécessairement dommageables au développement de la foi d’un individu ; cela dépend de la façon dont ces doutes sont exprimés. Cet état d’esprit, quand il ne reçoit ni intervention ni soutien, peut conduire à de la frustration et à d’autres sentiments négatifs. Généralement l’église et l’école sont là pour offrir leur aide pendant de telles périodes, mais pendant la pandémie, il fut difficile pour les dirigeants religieux et scolaires de répondre à ces besoins.

Une plus grande proximité avec Dieu

Les données récoltées par les auteurs de cette étude ont révélé que cette pandémie a rapproché un petit pourcentage de gens de Dieu. Bien que cela semble être un résultat positif, la question complémentaire est : pourquoi les gens se rapprochent-ils de Dieu dans des temps si périlleux ? La réponse est la peur. La pandémie a suscité beaucoup de panique mondialement : pas de traitement pour le virus, des morts innombrables, une pénurie de ressources nécessaires à la vie, et l’incertitude pour tout le reste. La pandémie a encouragé une contemplation plus profonde de la vie dans l’esprit de nombreuses personnes.

Il a été important de déterminer s’il était concevable pour les gens de se sentir seuls et d’éprouver un vide spirituel malgré leur perception d’avoir une relation intime avec Dieu. Une moyenne de 20 % des répondants au sondage des auteurs a indiqué qu’ils se sentaient comme ça malgré le fait de s’être rapprochés de Dieu pendant la pandémie. Les données ont révélé que les personnes peuvent être loin de Dieu tout en pensant qu’elles en sont près. Tous ces phénomènes sont des états cognitifs qui mènent à la frustration et à l’anxiété.

La portée du discipulat

Les réponses au questionnaire des auteurs de ce sondage ont révélé que les répondants attendaient beaucoup de leurs pasteurs en tant que guides spirituels. Cela incluait le pasteur du campus, les aumôniers et les leaders religieux dans les écoles. Il y avait un coefficient de corrélation positif (valeur de +1,0) en ce qui concerne l'attente des répondants que le chef spirituel les appelle ou écoute leurs luttes au moins une fois par semaine. Dans les temps difficiles, les gens considèrent les pasteurs et les chefs religieux comme des conseillers et des guides. Ils comptent sur des mots d’encouragement et les promesses tirées de la Parole de Dieu pour aider à alléger leur esprit troublé et renforcir leur foi et confiance en Dieu.

Les données recueillies ont aussi révélé un coefficient de corrélation positif (+1,0) sur le désir des répondants de pouvoir parler avec leurs amis d’église et de pouvoir les rencontrer à l’occasion. Les étudiants sur les campus collégiaux et universitaires bénéficient eux aussi de ce genre d’interaction les uns avec les autres et avec les membres de la communauté.

Virtuellement si pas physiquement

Une observation centrale et primordiale dans le sondage des auteurs fut le désir des répondants de développer et grandir dans leur relation avec Dieu. Bien que la pandémie ait été frustrante et ait forcé les gens à s’éloigner les uns des autres, 90 % des répondants ont dit vouloir se rapprocher de Dieu. Environ 70 % des répondants préféreraient avoir un service d’adoration en ligne s’ils ne pouvaient pas se réunir dans une église physique. Voilà la portée et les possibilités du discipulat virtuel dans la pratique.

La formation phygitale de disciples comme réponse missiologique

La Covid-19 a testé la foi des gens et elle a lancé beaucoup de défis aux leader religieux. Selon le sondage du Pew Research Center publié en décembre 2021, 29 % des adultes américains déclaraient qu’ils n’avaient aucune affiliation religieuse – une augmentation de 6 points de pourcentage depuis 2016), la génération du millénaire étant en tête de ce changement26.

Selon des chercheurs, chaque génération est caractérisée par une crise. La guerre du Vietnam a influencé les baby-boomers, l’épidémie de SIDA a touché la génération X, et l’attaque du 11 septembre 2001 et la crise économique de 2008 ont impacté la génération Y (aussi appelée les enfants du millénaire). Maintenant, les spécialistes soulignent que la pandémie de Covid-19 sera déterminante pour la génération Z (ceux qui sont nés entre 1995-2012). Voilà les influences possibles de la crise sur le développement de ces jeunes : une position politique plus indépendante, un sens plus aigu de l’inclusion, et même une attitude entrepreneuriale et créative plus forte. Finalement, cette génération sera plus intéressée par le bénévolat que la génération Y27.

Cependant, tout cela va continuer à se faire dans un espace social différent. La génération Z (12 à 28 ans) et les jeunes Alpha (0 à 11 ans) sont nés dans un monde numérique. Ils ne connaissent qu’un monde avec des ordinateurs et des téléphones portatifs. La technologie est une extension de leur façon de connaître le monde et d’y interagir. De plus, pour eux les dimensions en présentiel et virtuelles sont une même réalité (phygital). Car en fait, les médias sociaux ne sont pas juste un lieu où l’on partage des informations mais, surtout, un lieu de socialisation.

Une objection courante à l’usage des médias sociaux pour les cultes d’adoration et le discipulat insiste sur les limites de la socialisation virtuelle, soit l’absence de contact physique. Mais, comme l’ont suggéré les musulmans « faire valoir que les connexions en face-à-face sont la seule forme valide de relation spirituelle, c’est soutenir que notre connexion spirituelle avec Dieu qui n’est pas encore en face-à-face, fait défaut ou est, d’une certaine façon, moins réelle. L’Esprit de Dieu transcende l’espace et la distance. Il est capable d’introduire sa présence dans la vie de ceux qui le cherchent assidûment. Un jour, au ciel, notre connexion avec notre Créateur sera grandement améliorée. Nous le verrons face-à-face. Mais jusque-là, notre connexion avec Dieu est tout aussi réelle et profonde, sinon, il changerait la façon dont nous interagissons avec lui car il veut se connecter intimement avec ses enfants28. »

Dans l’espace numérique, réussir un discipulat exige des efforts intentionnels pour construire des relations et maintenir des connexions. Pour que le discipulat en ligne prospère, les disciples numériques doivent être engagés et formés. Le discipulat numérique doit aller au-delà de la publication de passages bibliques sur les plateformes des médias sociaux, du partage de liens pour des ressources, ou de posters aux belles couleurs pour annoncer un événement ou un concert. Pour qu’un ministère réussisse dans l’espace numérique, il doit « se placer dans le contexte de la vie numérique des jeunes et des jeunes adultes »29. Pour cela, il faut des efforts planifiés pour construire des liens significatifs grâce à des conversations sur la manière de vivre en tant que jeune ou jeune adulte, des discussions sur les croyances et les doutes, et l’assurance que derrière la plateforme numérique, il y a des individus authentiques et fidèles qui se soucient vraiment des autres. Hunt met l’accent sur le fait que « les leaders pour la jeunesse ou les leaders spirituels devraient voir l’espace numérique comme des oratoires pastoraux, des endroits qui sont sans limite dans la façon dont les enseignements et les traditions sont partagés et dans la portée qu’ils peuvent avoir »30.

Deux autres observations essentielles : 1) une communication efficace dépend de la langue employée et le support utilisé pour atteindre des personnes appartenant à des groupes démographiques différents, et 2) le discipulat suppose un cheminement partagé par les leaders spirituels et leurs disciples, et cela inclut de naviguer dans le monde numérique31.

Les possibilités pour le discipulat en ligne sont presque illimitées (voir les Ressources pour le discipulat numérique). Mais cela dépend d’un positionnement stratégique de l’Église et de ses écoles de manière à leur permettre de répondre aux questions, offrir du soutien, répondre aux besoins, encourager les membres et les étudiants, soutenir les personnes influentes dans les médias sociaux, construire des communautés numériques et manifester l’amour de Jésus de manière convaincante32.

Conclusion

Certains ont suggéré que la pandémie de Covid-19 n’est pas un blizzard, une tempête de neige, mais le début d’une petite ère glaciaire – « un changement qui n'arrive qu'une fois dans une vie mais qui vraisemblablement affectera nos vies et nos organisations pour des années à venir »33. Les choses ne reviendront pas à la normale. Changement est le mot-clé. Et probablement, le changement le plus difficile pour les gens est « de mettre de côté leur confiance dans leur manuel de jeu actuel aussi rapidement que possible »34. Tout en retenant les valeurs et les croyances fondamentales, il est temps d’exploiter le potentiel créatif existant afin de développer une nouvelle vision.

D’une part, pendant le confinement à cause de la Covid-19, de nombreuses personnes ont eu plus de temps pour renouer avec des projets et des loisirs oubliés, pour se pencher sur des défis personnels et réfléchir à des décisions et des relations, dont des spirituelles. D’autre part, les pasteurs et les leaders religieux ont aussi eu l’occasion de réfléchir aux conceptions ecclésiastiques fondamentales. En temps de crise, quand installations et confort ne sont plus disponibles, il est possible de redécouvrir la véritable essence des systèmes et des organisations. Le moment est d’une importance capitale pour prendre une décision : retrouver ses convictions et opérer des changements significatifs, ou conserver le statut quo35 ?

La pandémie de Covid-19 a causé beaucoup de désastres dans le monde. Cependant, une vision positive des choses peut essayer d’identifier des opportunités dans ce contexte. Tout comme les gens ont été obligés de naviguer l’environnement virtuel dans de nombreuses dimensions de la vie, la religiosité incluse, peut-être que la combinaison du physique et du numérique peut avoir un effet durable en offrant un environnement viable pour une croissance spirituelle fructueuse.

Cet article a été revu par des pairs.

Santosh Kumar

Santosh Kumar, DMiss, est professeur adjoint à la division des études religieuses de l'université adventiste de Spicer (Pune, Maharashtra, Inde) (SAU), où il est également directeur de la recherche et du développement. Il est titulaire d'un doctorat en missiologie de l'université Andrews (Berrien Springs, Michigan, États-Unis) et poursuit actuellement un doctorat en études interculturelles à la Trinity International University (Deerfield, Illinois, États-Unis). Après quelques années de ministère pastoral, S. Kumar s'est reconverti dans l'enseignement supérieur. Il a publié des articles sur les pandémies et l'enseignement et l'apprentissage en ligne. Il a animé des ateliers sur l'enseignement en ligne à l'intention des professeurs d'université et a été coordinateur de l'enseignement et de l'apprentissage en ligne pour la division des études religieuses de l'université adventiste Spicer pendant la pandémie de COVID-19.

Marcelo E. C. Dias

Marcelo E. C. Dias, MBA, MPTh, Ph.D., est directeur adjoint de la mission mondiale pour la division de l'Asie du Sud en Inde. Auparavant, il a été professeur de théologie à l'université adventiste de São Paulo (São Paulo, Brésil) où il a enseigné pendant douze ans dans le cadre de programmes de premier et de deuxième cycle, et professeur honoraire à l'Universidad Peruana Union (Lima, Pérou), où il a enseigné dans le cadre du programme de troisième cycle. Il est titulaire d'un MBA de l'université La Sierra (Riverside, Californie, États-Unis), d'une maîtrise en théologie pastorale de l'UNASP (Sao Paulo, Brésil) et un doctorat en mission et ministère du Séminaire théologique adventiste du septième jour de l'université Andrews (Berkeley, États-Unis). M. Dias a publié des articles et a été rédacteur en chef de revues confessionnelles au Brésil. Il a également dirigé le projet Nucleus for Mission au Brésil et dans 16 autres pays.

Richard Sagor Mitra

Richard Sagor Mitra, MBA, est un doctorant indépendant. Il a obtenu son BBA et son MBA à l'université adventiste Spicer (Pune, Maharastra, Inde), et poursuit actuellement des études doctorales en commerce à l'université Amity Rajasthan, Jaipur, Inde. Ses recherches portent sur le leadership, la politique mondiale et la religion.

Référence recommandée :

Santosh Kumar, Marcelo E. C. Dias, and Richard Sagor Mitra, En réponse à la pandémie, le discipulat phygital, Revue d’éducation adventiste, n°65.

NOTES ET RÉFÉRENCES

  1. Phygital (physique et numérique) se réfère à l'idée de combler le fossé entre les mondes numérique et physique à l'aide de la technologie, dans le but de créer des expériences interactives. Pour plus d'informations, voir Lauren Horwitz, “Phygital” (2016): https://www.techtarget.com/searchcustomerexperience/definition/phygital.
  2. Alexander Choukér et Alexander C. Stahn, “COVID-19—The Largest Isolation Study in History: The Value of Shared Learnings From Spaceflight Analogs,” NPJ Microgravity 6:32 (22 octobre 2020). https://doi.org/10.1038/s41526-020-00122-8 ; Lora Jones, Daniele Palumbo, et David Brown, “Coronavirus: How the Pandemic Has Changed the World Economy,” BBC News (24 janvier 2021): https://www.bbc.com/news/business-51706225.
  3. Santosh Kumar, “Deprivation in Education Amidst COVID-19 Pandemic Crisis,” International Journal of Creative Research Thought 9:9 (septembre 2021): a608. http://IJCRT21A6122.pdf.
  4. Tzung-Jeng Hwang et coll., “Loneliness and Social Isolation During the COVID-19 Pandemic,” International Psychogeriatrics 32:10 (2020): 1,217. https://doi.org/10.1017/S1041610220000988 ; John T. Cacioppo et coll., “Do Lonely Days Invade the Nights? Potential Social Modulation of Sleep Efficiency,” Psychological Science 13:4 (2002): 384-387 https://doi.org/doi:10.1111/1467-9280.00469; Madeleine Mellqvist Fässberg et coll., “A Systematic Review of Social Factors and Suicidal Behavior in Older Adulthood,” International Journal of Environmental Research and Public Health 9:3 (2012):722-745. https://doi.org/doi:10.3390/ijerph9030722 ; Ellen E. Lee et coll., “High Prevalence and Adverse Health Effects of Loneliness in Community-dwelling Adults Across the Lifespan: Role of Wisdom as a Protective Factor,” International Psychogeriatrics 31:10(2019): 1447–1462. https://doi.org/doi:10.1017/s1041610218002120.
  5. Cesare Cavalera, “COVID-19 Psychological Implications: The Role of Shame and Guilt,” Frontiers in Psychology 11:571828 (2020). https://doi.org/10.3389/fpsyg.2020.571828.
  6. Neil Greenberg et coll., “Managing Mental Health Challenges Faced by Healthcare Workers During Covid-19 Pandemic,” British Medical Journal (2020).https://doi.org/10.1136/bmj.m1211 ; Cavalera, “COVID-19 Psychological Implications: The Role of Shame and Guilt”; Tzung-Jeng Hwang et coll., “Loneliness and Social Isolation During the COVID-19 Pandemic.”
  7. Deborah Cornah, The Impact of Spirituality on Mental Health: A Review of the Literature (London: The Mental Health Foundation, 2006); Ilaria Coppola et coll., “Spiritual Well-Being and Mental Health During the COVID-19 Pandemic in Italy,” Frontier in Psychiatry 12 (2021): 1-15. https://doi.org/10.3389/fpsyt.2021.626944; Ahmad S. Musa, David J. Pevalin, et Murad A. A. Al Khalaileh, “Spiritual Well-Being, Depression, and Stress Among Hemodialysis Patients in Jordan,” Journal of Holistic Nursing: Official Journal of the American Holistic Nurses Association 36:4 (2018): 354–365 https://doi.org/10.1177/0898010117736686 ; Ozgul Ozcan, Mark Hoelterhoff, et Eleanor Wylie, “Faith and Spirituality as Psychological Coping Mechanism Among Female Aid Workers: A Qualitative Study” Journal of International Humanitarian Action 6:15 (2021):
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  8. Kevin Sikali, “The Dangers of Social Distancing: How COVID-19 Can Reshape Our Social Experience,” Journal of Community Psychology 48:8 (2020): 2,435–2,438.
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  9. Mandy Oaklander. “The Coronavirus Killed the Handshake and the Hug. What Will Replace Them?” Time (2020).
    https://time.com/5842469/coronavirus-handshake-social-touch/.
  10. Toucher les pieds d'une personne âgée est une pratique courante en Inde chez la plupart des Hindous et chez une population éparpillée de chrétiens. Il s'agit d'un symbole de respect et de révérence et n'est pas nécessairement lié à l'adoration ou à l'idolâtrie. Pour plus d'informations, voir Richa Jain, “Why Do Indians Touch the Feet of Their Elders?” CultureTrip (2022):https://theculturetrip.com/asia/india/articles/why-do-indians-touch-the-feet-of-their-elders/et Sundar Viswam, “Touching Feet—A Misused Indian Tradition!” Times of India (2020): https://timesofindia.indiatimes.com/readersblog/mynuscript/touching-feet-a-misused-indian-tradition-27483/.
  11. Justina Alexandra Sava, “Change in Remote Work Trends Due to COVID-19 in the United States in 2020,” Statista (16 février 2022): https://www.statista.com/statistics/1122987/change-in-remote-work-trends-after-covid-in-usa/ ; Justina Alexandra Sava, “Time Spent Working Remotely Prior to COVID-19 2020 Worldwide,” Statista (7 avril 2022): https://www.statista.com/statistics/1220141/remote-work-prior-covid-worldwide/.
  12. Roy F. Baumeister, The Cultural Animal: Human Nature, Meaning, and Social Life (New York: Oxford University Press, 2005); Greet Keil andKeil and Nora Kreft, “Introduction: Aristotle’s Anthropology,” in Aristotle’s Anthropology, Greet Keil et Nora Kreft, éds. (NewYork: Cambridge University Press, 2019), 21.
  13. Natalie Pennington, “Communication Outside of the Home Through Social Media During Covid-19,” Computers in Human Behavior Reports 4 (août-décembre 2021) December 2021):100118. https://doi.org/10.1016/j.chbr.2021.100118 ; Bobby Hundley, “Virtual Connections: Keeping Patients and Loved Ones Together in a Pandemic,” UNC Health (2020): https://news.unchealthcare.org/2020/06/virtual-connections-keeping-patients-and-loved-ones-together-in-a-pandemic/; Logan Kugler, “The Impact of Virtual Meetings,” Communications of the ACM 65:11 (2022): 19-21. https://doi.org/10.1145/3563109; 33 Fascinating Video Conferencing Statistics: 2022 Data,” i.e. Smart Systems (2022): https://iesmartsystems.com/video-conferencing-statistics/.
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  15. Katrina Kirby, “Teaching Through a Pandemic,” in Handbook of Research on Lessons Learned from Transitioning to Virtual Classrooms During a Pandemic, Amy W. Thornburg, Robert J. Ceglie, et Dixie F. Abernathy, éds. (Hershey, Penna.: IGI Global, 2021). 46.
  16. Mohammed Alorabi et coll., “Virtual Educational Meetings and Activities During the COVID-19 Pandemic and Beyond: Egyptian Oncologists’ Experience,” ecancer (2021): https://doi.org/10.3332/ecancer.2021.1275.
  17. Li et Lalani, “The COVID-19 Pandemic Has Changed Education Forever. This Is How,” World Economic Forum; Ramon Schuitevoerder, “How the Covid Pandemic Has Helped the EdTech Industry Grow,” Corporate Finance International (2023): https://thecfigroup.com/news/how-the-covid-pandemic-has-helped-the-edtech-industry-grow/
  18. Natalie Sherman, “Zoom Sees Sales Boom Amid Pandemic,” BBC News (2 juin 2020): https://www.bbc.com/news/business-52884782.
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  20. Janna Anderson, Lee Rainie, and Emily A. Vogels, “Experts Say the ‘New Normal’ in 2025 Will Be Far More Tech-Driven, Presenting More Big Challenges,” Pew Research Center: Internet, Science &Tech (5 avril 2021): https://www.pewresearch.org/internet/2021/02/18experts-say-the-new-normal-in-2025-will-be-far-more-tech-driven-presenting-more-big-challenges/.
  21. Claire Gecewicz, “Few Americans Say Their House of Worship Is Open, but a Quarter Say Their Faith Has Grown Amid Pandemic,” Pew Research Center (2020): https://pewrsr.ch/2FJyG7F.
  22. Lisa Monteiro, “Goa: For First Time After Lockdown, Some Churches Open for Mass,” The Times of India (31 août 2020): https://timesofindia.indiatimes.com/city/goa/for-first-time-after-lockdown-some-churches-open-for-mass/articleshow/77841848.cms.
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    https://www.studocu.com/vn/document/royal-melbourne-institute-of-technology-university-vietnam/commercial-law/abraham-maslows-hierarchy-of-needs-and-assessment-of-needs-in-community-development/10912343
  24. Laura Upenieks, “Religious/Spiritual Struggles and Well-being During the COVID-19 Pandemic: Does ‘Talking Religion’ Help or Hurt?” Review of Religious Research 64:2 (2022): 249-278. https://doi.org/10.1007/s13644-022-00487-0; Brian Goodman, “Faith in a Time of Crisis,” American Psychological Association (2020): https://www.apa.org/topics/covid-19/faith-crisis; Barna, “Two-thirds of Christians Face Doubt,” Barna Research (2017): https://www.barna.com/research/two-thirds-christians-face-doubt/.
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  26. Gregory A. Smith, “About Three-in-Ten U.S. Adults Are Now Religiously Unaffiliated,” PEW Research Center (December 14, 2021): https://www.pewresearch.org/religion/2021/12/14/about-three-in-ten-u-s-adults-are-now-religiously-unaffiliated/.
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  29. Jodi Hunt, “The Digital Way: Re-imagining Digital Discipleship in the Age of Social Media,” Journal of Youth and Theology 18:2 (2019): 91-112. https://doi.org/10.1163/24055093-01802003.
  30. Ibid.
  31. Ibid.
  32. Rachel Lemons, “Digital Discipleship,” Ministry 91:5 (2019).
    https://www.ministrymagazine.org/archive/2019/05/Digital-discipleship.
  33. Andy Crouch, Kurt Keilhacker, et Dave Blanchard, “Leading Beyond the Blizzard: Why Every Organization Is Now a Startup,” The Praxis Journal (2020): https://bit.ly/3lek80d.
  34. Ibid.
  35. Johnny Ramirez-Johnson et Marcelo Dias, “Uma Compreensão Missiológica da Covid-19” [“A Missiological Understanding of Covid-19”], Kerygma 15:1 (2020): 73-85.
    http://dx.doi.org/10.19141/1809-2454.kerygma.v15.n1.p73-85.