(Publié indépendamment à Trinité-et-Tobago, 2022). ISBN 978410515191 (Version imprimée), 168 pages, 18,95 $US. Pour commander ce livre, visiter https://www.amazon.com/Morning-After-Night-Before-Recollections/dp/B09WYVJVGX.

The Morning After the Night Before: Recollections of My Journey, A St. Joseph Son est une autobiographie en dix-huit chapitres et huit appendices. Les seize premiers chapitres sont de courts récits d’expériences choisies dans la vie de Vernon Euclid Andrews, un éducateur et administrateur retraité. Andrews a été le président de la University of the Southern Caribbean à Maracas, St Joseph, à Trinidad, secrétaire de terrain et directeur musical pour la Carribean Union Conference à Maraval, Trinidad. Ses souvenirs sont présentés dans un style de narration conversationnelle, et les récits se fondent dans un ensemble continu. En utilisant les conventions littéraires de flashbacks et de projection, il fait la chronique de l'histoire confessionnelle de l'Union des Caraïbes et plus précisément de l’University of the Southern Carribean. Et à travers tout cela est tissée son autobiographie. C’est un livre d’histoires mais aussi une histoire personnelle.

Les sept premiers chapitres rapportent diverses expériences de la naissance, de l’enfance, de l’adolescence et de l’âge adulte de l’auteur. Simultanément, ces expériences sont enracinées dans des paysages spatiotemporels, éducatifs et socioculturels. Ces expériences incluent son entrée à l’école Maracas, une école primaire adventiste du septième jour,  son initiation et sa passion pour la musique, ses souvenirs musicaux, ses expériences en tant qu'étudiant à l’université Andrews à Berrien Springs dans le Michigan, et la rencontre de l’amour de sa vie.

Le chapitre 8, d’où est tiré le titre de son livre The Morning After the Night Before, reflète son paysage visuel ou plutôt son paysage sonore favori, la musique. Dans les chapitres 9 à 16, l’auteur partage des expériences de sa vie adulte qui correspondent à la croissance physique, académique et sociale de la East Carribean Training School (aujourd’hui  University of the Southern Carribean) et de la Caribbean Union Conference (son institution mère). Les expériences partagées sont en résonance avec les thèmes du dévouement, du dur labeur, des relations humaines, du leadership, de la patience, de la prière, de la résilience, du tact et de la direction providentielle de Dieu, pour ne nommer que ceux-là.

Le livre se termine avec huit appendices. Ces documents sont des écrits, des présentations et des correspondances sélectionnés par l’auteur en tant qu’éducateur, administrateur et ancien président du Caribbean Union College. Le livre fournit aussi des photos qui accompagnent les diverses expériences relatées.

Creuser un petit peu plus profond  

L’auteur est né pendant un temps de tensions locales et globales. La Commission Moyne, aussi connue sous le nom du West India Royal Commission Report de 1938 révélait les conditions sociales et économiques dans les Antilles Britanniques dévastées par la Grande Dépression. En 1939, la Seconde Guerre mondiale commençait à s’aggraver en Europe. Il utilise les expériences de ses parents pendant cette période pour peindre des paysages éducatifs. La formation de son père s’est arrêtée au niveau primaire après quoi il a passé un examen proposé à ceux qui désiraient entrer au service du gouvernement. Sa mère Winifred Beryl Stoll a été la 76e élève inscrite au East Caribbean Training College en 1928, un an après la création de cette institution en 1927. Ce fait positionne judicieusement l’auteur comme quelqu’un ayant la compétence de décrire la croissance de ce collège et son développement en université, ce qui a coïncidé avec les diverses étapes de sa vie.

L’expérience traumatique de l’auteur le premier jour de son entrée dans une école du gouvernement a été l’incitation qui l’a amené à être parmi la première volée d’élèves inscrits à l’école primaire sur le campus du Caribbean Training College, école qui est devenue plus tard la Maracas  Seventh-day Adventist Primary School. À ce point, nous faisons la connaissance de personnes en dehors de sa famille immédiate qui ont influencé sa vie et avec qui il a développé des amitiés durables : la directrice de l’école élémentaire, des amis d’enfance, des copains de classe aux niveaux primaire, secondaire et supérieur. Par le biais de ces histoires, il réfléchit à « la valeur de l’éducation chrétienne soutenue indéfectiblement par ses parents pieux et nourrie par des enseignants aimants et consacrés » (p.20).

L’auteur emmène ses lecteurs en Guyane et raconte des histoires de navigation sur de grands bateaux fluviaux, comme le Lady Nelson, mais aussi de remorqueurs et de pontons sur le majestueux fleuve Essequibo (qui coule sur 113,89 km en direction du nord depuis l’Amazone jusqu’à l’Atlantique). Dans des anecdotes personnelles, il transporte les lecteurs par bus et par trains à travers l’île de Trinidad pour assister à la dédicace de l’église adventiste de septième jour de San Fernando en 1949. Il utilise l’histoire de ce voyage non seulement pour partager des souvenirs de ces jours de voyage en train avec le chemin de fer du gouvernement de Trinidad, mais aussi pour raconter l’histoire d’un petit garçon curieux (l’auteur) qui s’est perdu dans San Fernando et, en conséquence, a raté la dédicace de l’église. Andrews, avec beaucoup d’esprit et d’aisance, fusionne cette expérience avec les cantiques  « Amazing Grace » et « Seeking the Lost » pour tirer de cette expérience une leçon spirituelle.

L’auteur partage des souvenirs de sa croissance musicale et reconnaît l’influence de Bender et Frances Archbold sur sa carrière en musique (quoique sa mère ait été sa première enseignante de piano). Bender Lawton Archbold a été directeur de la jeunesse et de l’éducation pour l’union caribéenne en 1949 et plus tard président de Caribbean Union College. Il est devenu le premier président de la division Interaméricaine né en Amérique centrale (sur l’île de Providence, Colombie). Sa femme, Frances Victoria Burke-Archbold, licenciée de la Royal School of Music en interprétation du piano, a enseigné le chant choral et le piano aux enfants de l’école Maracas. Son expérience avec Cecil Warren Becker, organiste de longue date à l’université Andrews, est aussi incluse dans ses réflexions.

Cette autobiographie ne serait pas complète sans une histoire d’amour. L’auteur consacre un chapitre complet à sa partenaire à vie, Phyllis Andrews, dans un chapitre intitulé, de façon appropriée, « La dame de ma vie ».

Ce livre The Morning After the Night Before vaut la peine d’être lu. Dans la personne de Vernon Euclid Andrews, l'histoire vivante a été transformée en histoire documentée. Ce mémoire est une ressource nécessaire pour les éducateurs et les administrateurs de l’enseignement, les étudiants et les enseignants, et d’une large gamme de publics de décideurs politiques aux membres dans les bancs d’église, particulièrement face à la question « Que signifient ces histoires ? » Nous n’avons rien à craindre pour l’avenir sinon d’oublier comment nous avons été conduits dans le passé1. À cet égard, cet enregistrement du passé est une lecture incontournable pour l’Église et la société.

Petra Pierre-Robertson

Petra Pierre-Robertson, MLS, est documentaliste et rédactrice en cheffe à la School of Education (The University of West Indies [UWI], St. Augustine, Trinidad), et mène des recherches interdisciplinaires en tant que doctorante à l'UWI. Elle a occupé le poste de directrice de bibliothèque à l'université des Caraïbes du Sud à Maracas, St.Joseph, à Trinidad. Mme Pierre-Robertson est l'autrice de six romans et blogueuse.  Elle a été publiée dans des ouvrages et des revues universitaires et non universitaires. Site web : http://www.pierrerobertson.com ;  blog: http://www.petrapierrerobertson.blogspot.com.

Référence recommandée :

Petra Pierre Robertson, Revue de livre The Morning After the Night Before, A St.Joseph Son, Revue de l’éducation adventiste, n°64.

RÉFÉRENCE

  1. Ellen G.White, Counsels for the Church (Nampa, Ida.: Pacific Press, 1991),359.