L. James Gibson, Ronny Nalin et Humberto M. Rasi, éds, (Berrien Springs, Mich : Andrews University press, 2021), ISBN : 9781940980305, (impression), 240 pages (relié), 24,99 USD$

Design and Catastrophe : 51 Scientists Explore Evidence in Nature est avant tout une lecture facile et pas trop technique de 51 courts essais, chacun de trois ou quatre pages seulement. Ni le titre de ce livre, ni son introduction n’ont la prétention de prouver de façon définitive les origines par un designer ou le déluge de Noé dans la Genèse. Au lieu de cela, les auteurs donnent un aperçu de la façon dont ils voient personnellement des preuves de design et/ou de catastrophe à travers le prisme de leurs spécialités en tant que chercheurs scientifiques. On peut lire dans l’introduction : « Les scientifiques qui ont contribué à ce livre ont constaté dans leur expérience que le point de vue biblique illumine ce que nous voyons dans la nature » (xii). L’ensemble de ces 51 essais explique que certaines des données de la science remettent en question certains aspects d’une interprétation des origines complètement naturaliste et que ces mêmes données peuvent être raisonnablement interprétées en tant que preuves d’un design, d’une catastrophe et d’une restauration dans le récit biblique.

Le texte, divisé en sept parties, n’est pas classé par discipline mais il suit en gros les récits historiques de la première partie de la Genèse. Pour cette revue, nous avons classé ces neuf parties en trois groupes. Le premier groupe d’essais englobe les origines de la physique et de la chimie. La majorité des essais révèle le réglage fin de l’univers et de notre planète, les merveilles de l’eau si abondante sur notre terre, et la difficulté des arrangements aléatoires d'atomes comme mécanisme de formation de biomolécules complexes, y compris l’origine de l’ADN et son rôle dans la vie. Dans la plupart de ces essais, les sujets que les auteurs rencontrent dans leur recherche les conduisent à un designer, et à comment, par le biais de lois strictement naturalistes, les relations et les complexités sont beaucoup trop improbables pour être le fruit du hasard. Les auteurs fournissent habituellement des contre-arguments tirés des perspectives naturalistes suivis des raisons pour lesquelles les lois fondamentales de la physique et de la chimie soutiennent leur conviction de l’existence d’un designer.

Le deuxième groupe d’essais traite de sujets biologiques tels que l’origine de la vie et la diversité et la complexité de la vie, y compris des aspects de la vie et des émotions humaines. Ces essais sont légèrement différents de ceux du premier groupe et sont très personnels. Ils décrivent la complexité des systèmes avec lesquels les auteurs travaillent et ils décrivent l’admiration qu’ils ont de leur beauté et de leur complexité. La majorité de ces essais ne présente pas les contre-arguments de la biologie évolutionniste. Les auteurs réfléchissent plutôt au fait que leur étude les pousse vers un Créateur attentionné plutôt que vers le processus non dirigé du hasard. En fait, quelques essais dans ce groupe traitent d’arguments naturalistes alternatifs (voir pour exemples Nos squelettes spectaculaires par Liliana Endo-Munoz et Coopération, empathie et altruisme dans la nature par Noemi Duran). Les auteurs explorent ces arguments et décrivent comment ils trouvent dans la théorie du design une explication plus simple. Je comprends la limite de trois ou quatre pages par auteur, mais je crois que cette limitation présente un inconvénient. Quelques-uns des sujets biologiques (et d’autres) auraient pu, avec plus d’espace, aborder les contre-arguments de la vision du monde naturaliste dans leurs explications et raisonnement. Cependant, cela n’amoindrit pas les arguments de beauté et d’appréciation de la complexité biologique que ces auteurs partagent.

Le dernier groupe d’essais traite de géologie et de paléontologie. Les auteurs partagent leur intérêt pour les phénomènes géologiques qui, pensent-ils, ne sont pas facilement expliqués par les processus traditionnels d'uniformisation à long terme. Ils soulèvent des questions incontournables sur les courants de turbidité généralisés, les couches sédimentaires, les méga-brèches, pour ne nommer que celles-là. Chaque auteur conclut que l’interprétation biblique d’une catastrophe majeure décrite dans la Genèse semble plus cohérente avec bon nombre de ces conclusions.

L’âge apparent de la terre à l'aide de différentes techniques de datation n’est pas traité directement et demeure un de ces sujets qui exigent une étude et une discussion plus approfondies. J’ai réellement apprécié l’essai Le respect de la Parole de Dieu, du monde de Dieu et des personnes à l’image de Dieu par Ben Clausen, particulièrement à la lumière de toute l’agitation de la société d’aujourd’hui, alors que scientifiques, éducateurs et théologiens s’efforcent ensemble de comprendre comment nous sommes parvenus à vivre ce moment de l’histoire.

L’essai final intitulé Rupture, espoir et restauration par David N. Mbungu souligne joliment que la vision du monde des origines est la seule vision qui offre un sens à la vie et de l’espoir pour l’au-delà. Comme pour de nombreux essais, j’ai apprécié la saveur personnelle de la présentation de ce dernier chapitre.

Étant donné que ces essais reflètent des expressions personnelles de croyance, je suis content qu’ils présentent un court segment bibliographique pour chaque contributeur. J’aurais aimé que les biographies (et les références citées) soient incluses avec chaque essai et non pas situées dans une section séparée à la fin du livre. Alors que je lisais ce livre, je me suis trouvé à constamment faire des allers-retours. Les bibliographies et les références sont d’importants éléments pour comprendre la nature personnelle de ces essais.

Qui peut bénéficier de la lecture de ce livre ? Les enseignants à tous les niveaux peuvent rapidement tirer des enseignements de ces essais d’actualité et les inclure dans leurs leçons et cours. De nombreux chapitres peuvent facilement être adaptés en réflexion d’adoration pour une contemplation personnelle ou pour un partage en salle de classe. Ce livre devrait être ajouté à la liste des lectures obligatoires des étudiants universitaires.

Ceux qui incluent déjà un Créateur dans leur vision du monde seront encouragés et ils trouveront sans doute de nouvelles raisons de s’accrocher à leur foi, particulièrement s’ils se sentent sous la pression de croyances populaires contraires. Pasteurs et laïques pourraient trouver que ce livre est une ressource précieuse alors qu’ils étudient avec des non chrétiens ou avec ceux qui s’interrogent sur la relation entre le récit de la Genèse et ce qui se dit couramment de l’évolutionnisme. Cet ouvrage n’a pas l’intention de convaincre sans équivoque un athée ou un scientifique évolutionniste entièrement naturaliste d’abandonner sa vision des origines, et il ne le fera pas. Par contre, ce livre peut être utile pour quiconque (étudiants compris) est insatisfait des improbabilités qui découlent d’une vision des origines de notre univers et de la vie purement naturaliste, et qui cherche une raison à la vie humaine.

J’ai besoin de souligner, dans mes remarques finales, qu’au début de cette revue, j’ai parcouru la liste des auteurs contributeurs, et j’ai été satisfait d’y voir les noms de plusieurs de mes anciens élèves pendant mon mandat à l’université Andrews, ainsi qu’une longue liste d'autres personnes dont j'ai suivi les cours et les présentations lors de diverses conférences, et avec lesquelles, pour certaines, j'ai eu des conversations importantes sur bon nombre de ces sujets. On pourrait donc argumenter que ma revue est quelque peu biaisée. Jusqu’à un certain point, cela est probablement vrai. Cependant, connaître beaucoup de ces contributeurs me donne un niveau accru de respect pour les mérites scientifiques de leurs carrières de chercheurs au-delà de ce qui est brièvement mentionné dans leurs courts essais et bibliographies, et ainsi une appréciation plus profonde de leurs perspectives personnelles présentées dans ce livre.

Gordon Atkins

Gordon Atkins, Ph.D., est directeur de la nature au Camp Au Sable (Grayling, Michigan, É.U.) où il gère le centre de la nature, développe des programmes d'éducation en plein air pour les écoles adventistes du septième jour du Michigan, ainsi que le mentorat des enseignants, l'organisation du camp d'été et les visites guidées du camp. G. Atkins est titulaire d'un doctorat en biologie de l'université McGill (Montréal, Québec et est également professeur auxiliaire au département de biologie de l'université Andrews (Berrien Springs, Michigan) où il donne des cours sur les fondements de la biologie, l'ornithologie, la neurobiologie et le comportement animal.

Référence recommandée :

Gordon Atkins, Revue du livre Design and Catastrophe : 51 Scientists Explore Evidence in Nature, Revue de l’éducation adventiste, n°60