Émilie était une préadolescente typique : trop vieille pour être une enfant et trop jeune pour être une adolescente. Selena Gomez, Avril Lavigne et Bruno Mars – des chanteurs populaires – étaient ses idoles1. Elle aimait lire, elle aimait ses amies. Elle détestait ses cheveux, son teint et sa taille. À 12 ans, elle pesait 48 kg et mesurait 1,70 mètre, soit environ 15 centimètres de plus que les enfants de son âge. Sa taille en faisait une cible facile pour l’intimidation. Ses cheveux grossiers et frisés et son acné suscitaient de fréquentes railleries et attaques des harceleurs.

Émilie était aussi une utilisatrice avide des médias sociaux, ce qui permettait aux intimidateurs d’avoir auprès d’elle un accès presque illimité à travers ses divers comptes. Ces derniers pouvaient donc lui envoyer de multiples messages et commentaires sur lesquels elle tombait chaque matin au réveil ou quand elle sortait de cours l’après-midi, sans compter les fois où, chaque jour, elle vérifiait son compte. Émilie a pensé au suicide2 17 jours avant d’avoir 13 ans. La journée où elle s’est ôté la vie, elle a publié sur les médias sociaux une photo d’elle qui a reçu 43 commentaires qu’elle a jugé négatifs, venant pour la plupart de ses copines de classe. Deux de ces commentaires suggéraient qu’elle serait mieux morte. Émilie, apparemment, était d’accord. Ses parents savaient que ces commentaires l’avaient bouleversée mais ils lui avaient dit « d’ignorer ces gens » et de réduire son utilisation des médias sociaux. Cependant Émilie était obsédée par l’opinion que les gens avaient d’elle, par qui s’intéressait à elle, et par tout commentaire ou « j’aime » qu’elle recevait.

Cette histoire est un amalgame de plusieurs histoires vraies. Nous l’utilisons pour illustrer la nécessité de porter une attention plus soutenue au suicide des enfants et des adolescents, cet acte étant en train de devenir un récit courant chez les jeunes d’aujourd’hui.

Des statistiques

Les Centers for Disease Control [Centres pour le contrôle des maladies, nde] et le U.S. Department of Education [Département de l’éducation américain, nde] rapportaient en 2015 que de 20 à 28 pour cent des étudiants américains de la 6e à la 12e année de scolarité ont été intimidés, 30 pour cent ont admis avoir intimidé les autres, et 70 pour cent ont été témoins d’intimidation sous une forme ou une autre. D’après ce rapport, enfants et jeunes adultes sont affectés par l’intimidation et la cyberintimidation au cours de leurs années de scolarisation et, pour certains, même à l’âge adulte (Stopbullying.gov, 2016)3. « La violence et l’intimidation à l’école sont un phénomène mondial et elles touchent une forte proportion des enfants et des adolescents. On estime que 246 millions d’enfants et d’adolescents sont victimes de violence et d’intimidation à l’école sous une forme ou une autre chaque année4 » (rapport de l’UNESCO5). Il s’agit d’un véritable problème qui ne disparaîtra pas sans intervention.

Du point de vue du sexe, les filles sont susceptibles de faire quatre fois plus de tentatives de suicide, mais les garçons sont susceptibles de réussir quatre fois plus un suicide total. Une des raisons de cet état de fait est que les filles ont tendance à choisir des moyens potentiellement moins meurtriers comme les pilules ou l’exsanguination (saignement lent d’une blessure auto-infligée), alors que les garçons ont tendance à choisir les fusils ou la pendaison

Le National Crime Prevention Council [Conseil national de prévention de la criminalité] définit la cyberintimidation comme « le processus d’utilisation d’Internet, des téléphones cellulaires ou d’autres dispositifs pour envoyer ou publier des textes ou des images dans l’intention de blesser ou embarrasser une autre personne » (USlegal.com, 2016)5. L’afflux de dispositifs portables connectés à Internet, dont beaucoup tiennent dans la paume de la main, a augmenté le nombre d'enfants victimes de harcèlement, ce qui en fait des cibles faciles pour les comportements d'intimidation. Ces dispositifs étant portables, les gens n’ont plus à attendre d’être devant leur ordinateur pour ventiler leur frustration, ou jusqu’à ce que leur cible soit physiquement à portée de tir. Non, la cyberintimidation peut être implémentée instantanément 24 h/24 et 7 j/7. Les utilisateurs des médias sociaux n’ont plus à être en présence des intimidateurs pour souffrir de l’effet de leurs moqueries et leurs menaces, et ils ne peuvent plus, non plus, tout simplement éviter les endroits où les intimidateurs traînent sur le chemin du retour de l'école, bien que des études ont montré que la cyberintimidation et l’intimidation directe surviennent souvent simultanément6.

Chaque année, aux États-Unis, environ 4600 jeunes se tuent. Dans ce pays, 14 pour cent des élèves du secondaire ont pensé au suicide et 7 pour cent ont fait une tentative de suicide au cours de leurs études secondaires (Center for Disease Control, 2017)7. LaU.S. National Crime Victimization Survey – une enquête sur la victimisation en 2011 portant spécifiquement sur la cyberintimidation et publiée par le National Center for Education Statistics (NCES) – a constaté que 9 pour cent (en hausse par rapport aux 6,2 pour cent deux ans plus tôt) des étudiants ont rapporté avoir été cyberintimidés. Le NCES a également rapporté que plus de 70 pour cent des étudiants américains disent qu’ils ont subi une cyberintimidation une ou deux fois dans l’année, et plus de 3 pour cent ont déclaré que cela se produisait presque tous les jours (National Center for Education Statistics [NCES], 2013)8.

Méthodes de suicide utilisées par les enfants et les jeunes adultes

La terminologie préférée pour quelqu’un qui meurt d’une blessure auto-infligée est « suicide total » plutôt que « suicide commis », le mot commis dénotant une plus grande stigmatisation de l’individu – stigmatisation qui a contribué au suicide pour commencer. Il est aussi préférable de dire « mort par suicide » que « a commis le suicide ». En 2017, l’Organisation mondiale de la santé a rapporté que le suicide était la deuxième cause la plus courante de décès globalement parmi les jeunes de 15 à 29 ans9, et la troisième cause de décès la plus courante parmi les enfants de 10 à 14 ans aux États-Unis (CDC, 2015)10. Cela signifie que « plus d’adolescents et de jeunes adultes meurent du suicide que du cancer, de maladie cardiaque, du sida, de malformations congénitales, d’accidents vasculaires cérébraux, de pneumonie, de grippe et de maladie pulmonaire chronique, COMBINÉS » (Jasonfoundation, 2015)11. Le plus triste dans tout cela est qu’il est tout à fait possible que de nombreux jeunes qui commettent un suicide total n’aient pas nécessairement voulu mourir ; tout ce qu’ils souhaitaient, c’était juste arrêter la souffrance (Sheftall et coll., 2016)12. Le suicide est une solution permanente pour ce qui se révèle régulièrement être un problème tout à fait temporaire. Cependant, aux yeux des jeunes, les problèmes semblent souvent être omniprésents et omnipotents, implacables et écrasants.

Selon les Centers for Disease Control and Prevention13, chaque semaine aux États-Unis, plus de 88 jeunes commettent un suicide total. Dans l’ensemble des sexes et des âges, les méthodes les plus couramment utilisées pour le suicide sont les armes à feu ou la suffocation (qui comprend la pendaison). C'est également vrai à l'échelle internationale avec l'ajout de l'ingestion de pesticides comme principale cause de mort par suicide. Les taux d'empoisonnement ne sont qu'au troisième rang des méthodes les plus répandues aux États-Unis. Internationalement, 75 pour cent des suicides surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (OMS, 2012)14. Du point de vue du sexe, les filles sont susceptibles de faire quatre fois plus de tentatives de suicide, mais les garçons sont susceptibles de réussir quatre fois plus un suicide total. Une des raisons de cet état de fait est que les filles ont tendance à choisir des moyens potentiellement moins meurtriers comme les pilules ou l’exsanguination (saignement lent d’une blessure auto-infligée), alors que les garçons ont tendance à choisir les fusils ou la pendaison (Schimelpfening, 2017)15. D’un point de vue ethnique, au sein des États-Unis, les natifs d’Amérique ou d’Alaska sont généralement plus susceptibles de réussir un suicide total, mais les filles hispaniques sont généralement plus susceptibles de faire une tentative de suicide (Center for Disease Control and Prevention, 2015)16. Environ 11 pour cent des enfants américains auront fait une tentative de suicide avant leur 18e anniversaire, mais sans aucun doute, un nombre beaucoup plus important y aura sérieusement pensé bien avant cela. Aux États-Unis, presque 40 pour cent des enfants qui ont fait une tentative de suicide ont fait leur premier essai à l’école primaire ou au collège (Rochman, 2011)17.

De telles statistiques devraient inquiéter tout le monde, mais elles devraient être particulièrement alarmantes pour les chrétiens qui respectent la vie comme étant un don de Dieu et considèrent nos enfants comme étant un don particulièrement précieux.

Les facteurs de risque

Le suicide est un concept compliqué qui présente de nombreux facteurs et causes contributifs possibles. On connaît bien la connexion entre la dépression et d’autres troubles mentaux, mais penser que tous les suicides sont liés à la dépression ou le désespoir est un mythe. Bien sûr, certains le sont. Un facteur qui complique encore plus les choses est que de nombreuses religions considèrent le suicide comme un acte honteux et même un péché. Les personnes dans les professions d’accompagnement devraient continuer à surveiller les signes de dépression et le langage du désespoir, mais voici d’autres facteurs de risque :

  • Le perfectionnisme. Chez les jeunes, les tendances au perfectionnisme sont un facteur de risque reconnu du suicide (Flette, Hewitt, & Heisel, 2014)18. La raison en est que dans la société d’aujourd’hui, de nombreux élèves se sentent motivés à réussir et la barre de la réussite est encore plus haute. Certains élèves vivent dans un état de panique presque permanent en pensant qu’ils n’entreront pas dans la meilleure des universités ou qu’ils ne recevront pas les louanges et l’admiration de leurs parents, enseignants et amis. Cette pression s'accumule à mesure que l'enfant mûrit, et toute erreur, même la plus banale, peut être amplifiée dans l'esprit d'un jeune et anéantir ses espoirs de réussite future. Les chrétiens sont particulièrement sujets au perfectionnisme parce qu’ils considèrent souvent des erreurs comme des péchés, une attitude qui peut rapidement mener au perfectionnisme.
  • La gestion des émotions. Les étudiants qui ont de la difficulté à gérer leurs propres sentiments (à être conscients de leurs émotions, à accepter les émotions négatives et à avoir des stratégies pour répondre aux émotions fortes) courent aussi un risque accru de suicide, particulièrement s’ils n’ont pas le soutien et la confiance d’adultes à la maison ou à l’école (Pisani et coll., 2013)19. Une capacité réduite de gérer ses émotions peut s’accompagner de troubles mentaux, émotionnels et de la personnalité, mais il arrive que même les gens exempts de ces troubles doivent lutter pour réguler leurs émotions. Les jeunes qui sont facilement submergés par les émotions et qui ont de la difficulté à recevoir de l’aide ou à se sentir mieux sont souvent susceptibles de faire une dépression ou de ressentir de l’anxiété. Ceci, associé à un manque de soutien à la maison ou à l’école, peut les exposer à un risque accru de suicide. Avoir un antécédent dépressif ou une autre maladie mentale augmente également le risque qu’un jeune puisse faire une tentative de suicide. En aidant les jeunes à reconnaître, identifier et gérer leurs émotions, on peut les aider à améliorer l’idéation suicidaire.
  • Des antécédents suicidaires. Lorsqu’un jeune a un passé de tentatives de suicide ou un dossier suicidaire familial, cela aussi l’expose à un plus grand risque de tenter de se suicider. Si un jeune a un membre de sa famille qui a commis un suicide total, il est psychologiquement plus vulnérable que la population générale. Il ne faut pas rejeter une tentative de suicide inachevée qu’un jeune a faite comme étant un simple appel au secours ou un signe qu’il ne voulait pas mourir. Les pensées et les comportements suicidaires devraient toujours être pris au sérieux afin, si possible, de prévenir des morts absurdes. Les tentatives de suicide antérieures et/ou une histoire familiale de suicide pourraient amener un enfant à accepter davantage le suicide comme une option de régler ses problèmes, ceux-ci ayant été vraisemblablement exacerbés par une histoire de comportements suicidaires (Flett, Hewitt, & Heisel, 2014)20.
  • L’abus d’alcool et de drogue. L’abus de drogues et d’alcool ne peut qu’augmenter le risque de suicide, mais il diminue aussi le contrôle des impulsions et rend les jeunes plus susceptibles d’agir sur une pensée éphémère de se faire du mal. L’abus d’alcool et de drogues peut aussi mener à d’autres problèmes qui peuvent augmenter le risque de suicide comme le fait d’avoir des problèmes de discipline ou de s’engager dansune variété de comportements à haut risque (Child Mind Institute, 2015)21.
  • Un événement stressant de la vie ou une perte. De nombreux jeunes n’ont pas un réseau de soutien qui leur permette de faire face efficacement aux facteurs stressants de la vie. Particulièrement lors de la perte de quelqu’un de proche – unparent ou un ami. La perte d’une relation amoureuse importante peut générer un sentiment de détresse qui peut s’ajouter aux sentiments de stress et de perte. Il est important que les jeunes aient des réseaux de soutien sains – parents attentifs, amis de la famille, dirigeants religieux fiables, enseignants, camarades et autres – sur lesquels ils puissent compter en cas de besoin. Malheureusement, les chrétiens ne sont pas immunisés contre des pertes importantes ou des événements de vie négatifs : divorce, séparation, mort et abus. Les problèmes de discipline, comme les questions juridiques ou l'incarcération, peuvent aussi causer beaucoup de stress chez les jeunes qui souvent n'ont pas l'expérience de la vie nécessaire pour faire face à ces situations. (Centers for Disease Control and Prevention, 2017)22.
Envisagez d’établir un programme de prévention du suicide à l’échelle de l’école qui inclue des protocoles sur la manière de formuler une réponse quand un élève fait une tentative de suicide ou qu’il y a un décès. Bien sûr, c'est quelque chose que personne n’espère être nécessaire, mais il est trop tard pour créer une telle réponse lorsque vous en avez réellement besoin.

Les signaux d’alarme

En plus des facteurs de risque énumérés ci-dessus, trois autres signaux d’alarme indiquent qu’un individu est en danger, particulièrement s’ils sont associés aux facteurs déjà cités :

  • La verbalisation de commentaires allant de vouloir se tuer à des déclarations plus générales comme l’envie de disparaître, ou dire que personne ne le regretterait. Selon une étude de Dilillo (Dilillo et coll., 201523), l'intention suicidaire a été révélée avant que des mesures ne soient prises et qu’il y ait eu le temps nécessaire pour intervenir dans 29 pour cent des morts par suicide par des jeunes de moins de 18 ans.
  • La recherche en ligne ou en personne dans le but d’identifier des manières de mettre fin à ses jours : doses mortelles de pilules ou autres poisons, ou l’achat de couteaux, de fusils ou d’autres armes.
  • Des commentaires verbaux ou écrits (ceux sur les médias sociaux inclus) indiquant un désespoir, une perte de sens, de l’anxiété, le repli sur soi, la colère ou le désespoir.

Une personne qui manifeste ces signaux d’alarme et d’autres signaux d’alarme et facteurs de risque est dans une situation qui exige une intervention immédiate. Les administrateurs scolaires, les éducateurs et le personnel doivent être conscients qu’ils peuvent faire beaucoup de choses pour l’aider, même si, dans la plupart des cas, ils ne sont pas des professionnels en santé mentale.

  • Si votre école emploie un conseiller, accompagnez immédiatement l’individu à son bureau. Si non, consultez votre administrateur concernant le protocole de l’école pour de telles situations. Si vous voyez que votre école n’a pas de protocole d’urgence pour les élèves à risque, cet article peut servir d'impulsion à l'élaboration d'un tel protocole.
  • Jusqu’à ce que l’élève puisse être confié aux soins d’un conseiller, assurez une surveillance ou veillez à ce qu’il ait le soutien d’adultes bienveillants.
  • Fournissez au conseiller tout renseignement supplémentaire utile qui aidera l'élève à se remettre d'idées suicidaires (Suicide Prevention Resource Center 201524).

Dans mon travail avec des patients qui sont activement suicidaires, j’ai constaté que la majorité ne veulent pas réellement mourir. Ils veulent seulement que la douleur s’arrête. Si on peut surmonter la douleur, le sentiment de vouloir en finir avec la vie s’estompe souvent.

Que faire ?

Au-delà des étapes déjà présentées, il y a d’autres choses, plus générales, que les écoles peuvent faire pour aider les jeunes à se sentir en sécurité, valorisés, et faisant partie intégrante de l’école – tout cela pouvant prévenir les urgences.

  • Si vous, ou quelqu’un que vous connaissez, s’inquiète au sujet d’un élève, consultez un professionnel qualifié afin de déterminer la meilleure façon de l’aider.
  • Approchez-vous des élèves à risque et créez un lien avec eux. Parfois, les élèves peuvent être déprimés ou se sentir désespérés à cause de situations abusives ou difficiles à la maison (itinérance, abus, divorce). En créant un lien avec les élèves que vous soupçonnez être à risque, vous pouvez les dissuader de s’automutiler, et plus encore, les amener à divulguer des choses qui doivent être signalées aux autorités. Écoutez sans juger ou suggérer que l’élève est perturbé ou qu’il exagère les problèmes. Dites aux élèves les choses que vous avez remarquées et qui vous inquiètent, et encouragez-les à rechercher de l’aide.
  • Priez pour et avec vos élèves. Ces derniers sont attaqués dans leur cœur, leurs émotions et leurs pensées à partir de plusieurs points tels que les médias classiques, les médias sociaux, leurs camarades, les appareils électroniques, les jeux vidéo et bien plus encore.
  • Soyez ouvert à l’idée d’être approché. Nous ne saurons probablement jamais les luttes que soutiennent nos élèves s’ils ne se sentent pas en sécurité pour nous approcher et les partager. S’ils craignent d’être punis pour vous avoir parlé de leurs problèmes, ou que vous allez les juger, nous ne percevrons jamais les signaux d’alarme car vos élèves ne vous considéreront pas comme quelqu’un à qui ils peuvent confier leurs plus intimes secrets.
  • Envisagez d’établir un programme de prévention du suicide à l’échelle de l’école qui inclue des protocoles sur la manière de formuler une réponse quand un élève fait une tentative de suicide ou qu’il y a un décès. Bien sûr, c'est quelque chose que personne n’espère être nécessaire, mais il est trop tard pour créer une telle réponse lorsque vous en avez réellement besoin. Ce plan devrait inclure une formation pour tout le personnel scolaire qui lui permette de reconnaître les signaux d’alarme, de savoir quoi faire quand il les rencontre, à qui il doit rendre compte et obtenir les documents appropriés sur ce qui s'est passé. Ce plan à l’échelle de l’école devrait inclure une formation sur la cyberintimidation ainsi que l’intimidation directe, et les mesures à prendre lorsque l’on soupçonne ou rapporte un cas d’intimidation. Dans un certain nombre de pays, l’école peut être tenue pour légalement responsable si le personnel, sachant qu’un élève subit du harcèlement, ne fait rien pour intervenir. Une recherche sur Google présentera un certain nombre de programmes de prévention à l’échelle de l’école. Voici un exemple : http://www.starcenter.pitt.edu/Files/PDF/Suicide%20Prevention%20in%20Schools%209-26-13.pdf.

Conclusion

Le suicide peut être un sujet accablant et effrayant tant pour le personnel scolaire que pour l’individu qui a des pensées suicidaires. La chose la plus importante est d’avoir une réponse de prête. Rappelez à la personne l’amour et la sollicitude sans bornes de Dieu. Son estimation de notre valeur est beaucoup plus grande que la nôtre. Il nous connaît par cœur : « Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés » (Matthieu 10.30, NBS)25. Il nous aime inconditionnellement. Rappelez aux étudiants en détresse que Dieu est impatient d’entendre nos appels à l’aide et qu’il est prêt à y répondre. « Seigneur, prête l’oreille à ma prière, sois attentif à mes supplications ! Au jour de ma détresse, je t’invoque, car tu me réponds. » (Psaumes 86.6-7)

Cet article a été revu par des pairs.

Brad Hinman

Brad Hinman, Ph.D., est professeur agrégé de formation de conseillers et coordonnateur du School Counseling Program de l'université Andrews à Berrien Springs, dans le Michigan, aux États-Unis. Il est également conseiller en pratique privée spécialisé dans la thérapie conjugale et familiale, la dépendance sexuelle (y compris la dépendance pornographique), les troubles du comportement chez les enfants et les adolescents et la violence familiale. Brad Hinman a obtenu son doctorat en formation et supervision de conseillers de l'université Western Michigan à Kalamazoo, dans le Michigan. Il a enseigné à tous les niveaux, du primaire au doctorat, dans l'enseignement adventiste du septième jour. Ses centres de recherche comprennent les questions relatives aux hommes, y compris la dynamique familiale, la communication et les troubles du comportement au sein des familles ; l'intersection de la sexualité et du christianisme, y compris l'orientation sexuelle, la pornographie, la dépendance sexuelle et le désir sexuel hypoactif ; et la supervision des employés issus de minorités par des superviseurs issus de la majorité.

Référence recommandée :

Brad Hinman, “LE SUICIDE DES ENFANTS ET DES ADOLESCENTS : UNE TRAGÉDIE,” Revue d’éducation adventiste 47:1 (Juillet–Septembre, 2018). Disponible à https://www.journalofadventisteducation.org/fr/2018.5.1.

NOTES ET RÉFÉRENCES

  1. Musiciens et artistes populaires.
  2. Stacey Freedenthal, Language About Suicide (Part 1): The Power of Words (2013): https://www.speakingofsuicide.com/2013/04/13/language/).
  3. Stopbullying.gov, “Facts About Bullying,” https://www.stopbullying.gov/media/facts/index.html#stats; National Center for Education Statistics, “Fast Facts: Bullying,” (2015): https://nces.ed.gov/fastfacts/display.asp?id=719; MedicineNet.com, “Bullying” (Médicalement revu le 29 novembre 2017): https://www.medicinenet.com/bullying/article.htm#bullying_facts.
  4. United Nations Educational, Scientific, and Cultural Organization (UNESCO), “School Violence and Bullying: Global Status Report” (2017): http://unesdoc.unesco.org/images/0024/002469/246970e.pdf.
  5. USLegal.com, “Cyberbullying Law and Legal Definitions” (n.d.): https://definitions.uslegal.com/c/cyber-bullying/.
  6. Susan M. Taylor, “Cyberbullying Penetrates the Walls of the Traditional Classroom,” The Journal of Adventist Education 73:2 (décembre 2010/janvier 2011): 37-41: http://circle.adventist.org/files/jae/en/jae201073023705.pdf.
  7. U.S. Centers for Disease Control and Prevention (ci-après dénommés CDC), “Suicide Among Youth” (septembre 17, 2017):http://www.cdc.gov/healthcommunication/toolstemplates/entertainmented/tips/SuicideYouth.html.
  8. National Center for Education Statistics, “Student Reports of Bullying and Cyber-Bullying: Results From the 2011 School Crime Supplement to the National Crime Victimization Survey” (août 2013): https://nces.ed.gov/pubs2013/2013329.pdf.
  9. World Health Organization (ci-après dénommée WHO), “Mental Health, Suicide Data” (2017 statistics): http://www.who.int/mental_health/prevention/suicide/suicideprevent/en/.
  10. Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Web-based Injury Statistics Query and Reporting System (WISQARS) [Online]. (2013, 2011) National Center for Injury Prevention and Control, CDC (producteur). Disponible à http://www.cdc.gov/injury/wisqars/index.html.
  11. The Jason Foundation, “Facts and Stats” (n.d.): http://jasonfoundation.com/youth-suicide/facts-stats/. U.S. statistics.
  12. Arielle H. Sheftall et coll., “Suicide in Elementary School-aged Children and Early Adolescents,” Pediatrics 138:4 (2016): e20160436.
  13. CDC, “Suicide Among Youth.”
  14. WHO, “Suicide: Key Facts” (2012): http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs398/en/.
  15. Nancy Schimelpfening, “Differences Between Men and Women in Suicide and Suicidal Behaviors,” Verywell Mind (mise à jour le 28 mai 2017): http://www.verywellmind.com/gender-differences-in-suicide-methods-1067508. U.S. statistics.
  16. CDC, “Suicide Among Youth.”
  17. Bonnie Rochman, “Study: 40% of Kids Who Attempt Suicide First Try in Elementary or Middle School,” Time (novembre 2011): http://healthland.time.com/2011/11/30/study-40-of-kids-who-attempt-suicide-first-try-in-elementary-or-middle-school/.
  18. Gordon L. Flett, Paul L. Hewitt, et Marnin J. Heisel, “The Destructiveness of Perfectionism Revisited: Implications for the Assessment of Suicide Risk and the Prevention of Suicide,” Review of General Psychology 18:3 (septembre 2014): 156-172 (Statistiques nord-américaines).
  19. Anthony R. Pisani et coll., “Emotion Regulation Difficulties, Youth-Adult Relationships, and Suicide Attempts Among High School Students in Underserved Communities,” Journal of Youth and Adolescence 42:6 (juin 2013): 807-820 (Statistiques américaines).
  20. Flett, Hewitt, et Heisel, “The Destructiveness of Perfectionism Revisited: Implications for the Assessment of Suicide Risk and the Prevention of Suicide.”
  21. Nadine Kaslow, “Teen Suicides: What Are the Risk Factors?” Child Mind Institute (n.d.): https://childmind.org/article/teen-suicides-risk-factors/ (Statistiques américaines).
  22. CDC, “Suicide Among Youth.”
  23. Dario Dilillo et coll., “Suicide in Pediatrics: Epidemiology, Risk Factors, Warning Signs and the Role of the Pediatrician in Detecting Them,” Italian Journal of Pediatrics 41:1 (juillet 2015): 49 (Statistiques d’Italie).
  24. Suicide Prevention Resource Center (2015): http://www.sprc.org/sites/default/files/resource-program/Teachers.pdf (U.S. statistics).
  25. Tous les versets bibliques cités dans cet article sont tirés de la Nouvelle Bible Segond, NSB, 2002.