Michael E. Cafferky

BASES SCRIPTURAIRES POUR DISCIPLINES SCOLAIRES :

UNE APPROCHE THÉMATIQUE BIBLIQUE

La Bible, par ses thèmes grandioses, formule une base d’apprentissage pour toutes les disciplines1. Les thèmes bibliques s’appliquent tant aux programmes de formation professionnelle qu’à l’étude des lettres, des sciences, des arts et des domaines techniques et professionnels. Le but de cet article est de présenter 12 grands thèmes bibliques qui fournissent des bases scripturaires pertinentes pour le programme de l’éducation adventiste du septième jour. Les thèmes présentés ici peuvent imprégner le programme à tous les niveaux. L’entrecroisement intime de ces thèmes avec l’apprentissage a le potentiel d’affermir les particularités de l’éducation adventiste du septième jour, particularités qui la différencient des autres systèmes éducatifs.

Cet article est divisé en trois parties. Premièrement, il explique comment certains thèmes bibliques particuliers ont été choisis pour être examinés. Deuxièmement, il résume chacun de ces thèmes. Troisièmement, il présente des exemples sur la façon d’introduire ces thèmes dans le processus d’enseignement et d’apprentissage.

Le choix des thèmes

L’identification de ces thèmes bibliques a nécessité un examen minutieux de larges sections des Écritures à la recherche de schémas de pensées concernant une seule zone de contenu2. Avec le temps, lentement, un schéma a commencé à émerger alors que j’en étudiais les implications pour l’enseignement et l’apprentissage. Puis, en 2012, dans un auditorium à Bloemfontein en Afrique du Sud, tandis que j’attendais mon tour pour faire une présentation sur les bases bibliques d’apprentissage, j’ai eu une prise de conscience conceptuelle. Un schéma est ressorti : collectivement, les écrivains bibliques semblent utiliser certains thèmes communs dans leur réflexion sur le caractère de Dieu, la personne et l’œuvre du Messie Jésus-Christ, et quand ils donnent les lignes directrices du comportement humain (voir figure 1).

  • Le caractère de Dieu. Plusieurs fois, les éléments du caractère de Dieu sont explicitement mentionnés ; à d’autres moments, les écrivains bibliques décrivent le caractère de Dieu en action. La restauration de l’image de Dieu est un processus de recréation divine mais qui exige la coopération des personnes d’une communauté qui désirent imiter le caractère de Dieu dans tous les contextes de la vie3. Outre son appel explicite d’imitation, Paul décrit ce processus dans les termes et expressions suivants : « revêtir l’homme nouveau4 », un processus de transformation5, la présence de la parole du Christ qui habite en nous6, le Christ qui vit en nous7. Mais ce processus de renouveau est aussi décrit sous d’autres aspects dans les Écritures : laisser la loi, transcription du caractère de Dieu, nous restaurer8 ; fixer les yeux sur Jésus et être transformé9. L’argument développé ici est que si l’imitation de Dieu est appropriée pour les humains, elle doit l’être sans égard au contexte social ou à des activités particulières. Elle doit aussi être largement appropriée au programme d’une institution éducative.
  • L’identité de Christ et de son œuvre. On peut arguer que la figure centrale des Écritures est Jésus-Christ. L’expression visible la plus claire du caractère de Dieu est Jésus-Christ, son identité et son œuvre10. Nous sommes appelés à développer une relation personnelle avec lui, mais cette Personne avec laquelle nous entretenons cette relation n’est pas n’importe qui. Elle est Dieu incarné, en action ! Pour élaborer un programme christocentrique, il faut y introduire les éléments de sa personnalité et de ses accomplissements. En tant que groupe, les thèmes discutés sont un moyen de garder Jésus au cœur de la planification du programme, ceux-ci révélant collectivement qui il est et ce qu’il représente.
  • Le comportement du croyant. La théorie doit se traduire en action réelle11. Les Écritures ne se taisent pas sur cette question bien qu’elles ne traitent pas de toutes les actions humaines dans chaque contexte social. Certains thèmes bibliques, par contre, servent d’écriteaux indiquant la direction que les actions devraient prendre. Ces écriteaux, conformes au caractère de Dieu, peuvent être traduits en action et sont reliés à l’identité de Jésus-Christ12. La plupart des thèmes étudiés dans cet article sont des thèmes axés sur l’action dans la Bible.

Schéma 1.

Grande Controverse Justice
Création Droiture
Sainteté Vérité (Droiture en action)
Alliance Sagesse
Shalom (une vie en abondance dans toutes ses dimensions) Bonté (une loyauté absolue)
Sabbat Rédemption

L’étude des Écritures et l’application de ces critères d’étude permettent d’observer que les thèmes énumérés plus bas sont communs à chacun de ces trois critères13.

Les mots répétés des centaines de fois dans les Écritures sont plus que de simples mots, ils véhiculent une charge de contenu qui représente la chaîne et la trame du message biblique. La riche signification théologique des concepts forme la base biblique du programme.

Ces thèmes sont enracinés dans les écrits de Moïse, ceux-ci étant élargis et perfectionnés tout au long de la Bible. Moïse a fourni le premier contenu aux idées, et d’autres écrivains y ont ajouté de la richesse et des nuances en les appliquant à différentes situations. Les thèmes se retrouvent dans les récits bibliques, les rédactions historiques, les enseignements, la poésie, la rédaction des psaumes, les proverbes, les prophètes et la littérature apocalyptique.

Les références aux idées nichées dans ces thèmes apparaissent des centaines de fois dans la Bible. De plus, de multiples thèmes apparaissent plus de 570 fois ensemble en groupes. La présence de ces thèmes en groupes se manifeste dans au moins 59 des 66 livres de la Bible. Un exemple présentant la présence simultanée des quatre grands thèmes se trouve dans Psaumes 89.15 où le roi David donne une courte description de la façon dont le caractère de Dieu se révèle dans sa façon de gouverner : « La justice et l’équité sont la base de ton trône. La fidélité et la loyauté se tiennent devant toi » (NBS14).

Dans un autre exemple, le roi Salomon connecte les éléments particuliers du caractère de Dieu, soit sa bonté (de l’hébreu hesed) et sa loyauté (emeth) au succès d’un chef politique humain, le roi : « La fidélité (hesed) et la loyauté (emeth) gardent le roi ; il soutient son trône par la fidélité » (Proverbes 20.28). Dans cet exemple, Salomon utilise la répétition pour accentuer le fait que la loyauté et la fidélité sont les qualités clés d’un chef de haut niveau. Comme nous l’illustrerons plus loin, il y a là un potentiel d’application dans de nombreux domaines d’études.

Dans le Nouveau Testament, nous retrouvons aussi des exemples de thèmes présentés en groupes. En voici un dans lequel Paul présente l’identité de Jésus-Christ dans les termes de thèmes issus des écrivains de l’Ancien Testament : « Or c’est grâce à lui que vous êtes en Jésus-Christ, qui a été fait pour nous sagesse venant de Dieu – mais aussi justice, consécration et rédemption » (1 Corinthiens 1.30).

Le comportement des croyants est décrit dans toutes les Écritures, et parfois, il l’est en groupes de grands thèmes. Un exemple familier d’un groupe de thèmes apparaissant ensemble et indiquant la façon d’agir se trouve dans Éphésiens 6. 13-15 : « Prenez donc toutes les armes de Dieu, afin que vous puissiez résister dans le jour mauvais et, après avoir tout mis en œuvre, tenir bon. Oui, tenez bon : ceignez vos reins de vérité et revêtez la cuirasse de justice ; mettez pour chaussures à vos pieds les bonnes dispositions que donne la bonne nouvelle de la paix ».

Les grands thèmes étudiés ici sont les capsules qui transportent les messages clés de la Bible. Ils sont pertinents pour nos relations sociales, et notre connexion à l’environnement physique. Ils prennent pour acquis la validité du monde matériel créé, les dimensions pratiques de la vie, et les dynamiques économiques dans la société. Ils s’appliquent à de nombreuses poursuites de la vie, tant professionnelles que non professionnelles.

Pour tirer le maximum de profit de cette introduction, le lecteur est encouragé à étudier chaque thème plus en profondeur dans le but de mieux comprendre les idées richement structurées que chacun contient. Pour les personnes peu familières avec les études bibliques, cela peut relever du défi. Il faudra du temps pour que les profondeurs de ces thèmes prennent racine. Chaque écrivain biblique utilisant chaque thème de nombreuses différentes façons, ces thèmes ne peuvent pas être trop simplifiés. Il n’y a pas de substitut à l’étude nécessaire pour s’immerger dans la pensée thématique biblique.

En conséquence, en raison des contraintes d’espace, ce qui suit est une description abrégée de chaque thème. Les passages qui mentionnent un thème en relation avec le caractère de Dieu, l’identité de Jésus-Christ, et le comportement du croyant, ont une note en fin de document pour chaque sous-titre15. Ainsi, l’approche utilisée dans cet article n’en est pas une de texte-preuve traditionnel. Il s’agit plutôt d’une collection d’exemples bibliques dans lesquels les écrivains bibliques emploient eux-mêmes un ou plusieurs de ces thèmes. (Voir figure 2)

Schéma 2.

La grande controverse16

D’un côté du grand conflit cosmique, nous trouvons Dieu et comment il agit quand ses créatures ne sont pas d’accord avec son plan d’une vie prospère. Dans cette grande controverse, Dieu est le Donateur de la vie et le Soutien des communautés. Il encourage la liberté mais non une autonomie absolue qui mènerait au chaos et à l’anarchie. Il désire pour tous les humains une vie épanouie et abondante. Dieu est compatissant même envers ceux qui le rejettent. Il guérit et réconcilie. Son autorité est ancrée dans ses traits de caractère qui sont sagesse, vérité, droiture, justice, amour bienveillant et rédemption. Il juge sans préjugés, et ne donne aucune raison de dénigrer son autorité.

De l’autre côté du conflit, nous avons l’ennemi en chef de Dieu, Satan. Il trompe et opprime. Par le biais de la politique négative du discrédit, sans autre motif que sa propre ambition, il insinue des doutes sur le caractère de Dieu. Il affirme faussement que Dieu ne dit pas la vérité, et avance que les commandements de Dieu sont trop pénibles. Les éléments qui nous équipent pour jouer notre part dans la lutte cosmique comprennent plusieurs thèmes introduits ici : la vérité, la droiture, la fidélité, shalom, et la rédemption17.

La création18

C’est à la création qu’ont été établies la sainteté de la vie et l’autorité morale de Dieu. La création est le premier événement où des humains ont été choisis pour être en bénédiction aux autres. Tout ce que les humains font en service aux autres implique quelque chose qui est venu directement de la main du Christ, le Créateur et Rédempteur. Le Créateur a mandaté les humains pour travailler en tant que dirigeants et serviteurs. C’est à travers ces deux rôles que nous pouvons être collaborateurs de Dieu et réaliser le plein potentiel de la fécondité de la terre. Ainsi la terre avec ses ressources n’est pas seulement quelque chose à exploiter pour en tirer profit ; la terre est sainte, mise à part pour le service essentiel de Dieu. Tout au long de la Bible, le thème de la création est transformé en thème de recréation et de restauration. Peu de temps après la création, nous apprenons qu’il y a besoin de restauration. Celle-ci devient un des buts du plan de rédemption divin et le grand but de la vie19. La Bible conclut avec la création d’un nouveau ciel et d’une nouvelle terre après les scènes finales du conflit cosmique.

La sainteté20

La sainteté dans la Bible fait référence à un élément fondamental du caractère de Dieu. Dieu est tellement à l’opposé du péché et du mal qu’il ne peut les tolérer. Sa sainteté le pousse à agir avec justice envers le mal. Et, paradoxalement, c’est sa sainteté qui infuse son amour d’actions de grâce envers nous. Sa fidélité et sa loyauté dans l’accomplissement de ses promesses sont aussi des expressions de sa sainteté. Le désir de Dieu d’être avec son peuple est si fort que cela l’a conduit à donner son Fils, Jésus-Christ, comme l’expression suprême de la sainteté.

Les humains, par eux-mêmes, sont incapables de parvenir à une pureté morale absolue. Ce n’est que lorsqu’ils entrent dans une relation avec Dieu qui est saint, qu’ils sont appelés saints21. Par conséquent, le peuple de Dieu en entier est saint, non parce qu’il l’est moralement, mais parce qu’il répond à l’appel divin de le suivre, d’avoir confiance en sa fidélité. L’idée scripturaire de la sainteté comprend aussi la profondeur et la totalité de l’engagement envers Dieu. Cela signifie être mis à part ou consacré au service de Dieu22. La sainteté de cette relation pénétrera dans chaque entreprise de la vie. Les croyants doivent démontrer le caractère de Dieu et travailler, créer, enseigner, superviser, construire, réparer, soigner, acheter et vendre de manière à le manifester. Il faut alors gérer l’appel à la sainteté, appel qui, paradoxalement, nous sépare du monde pour un service particulier, mais nous appelle aussi dans le monde pour le servir.

Des relations d’alliance23

Le but ultime d’une relation d’alliance est de promouvoir une vie de bien-être pour la communauté. Une description succincte de relations d’alliance idéales se trouve sous forme de directives bienveillantes pour une vie abondante dans les dix commandements24. La démonstration la plus visible de la marche vers le bien-être dans tous les domaines est celle de Jésus-Christ. Les relations d’alliance révèlent le caractère de ceux qui y participent. Une relation d’alliance s’établit afin que ceux qui sont impliqués puissent être une bénédiction pour les autres. Les alliances visent à nourrir des relations interdépendantes avec les autres et avec la communauté plus large, non seulement pour le présent, mais aussi pour le long terme. Les alliances fournissent un moyen par lequel au moins un participant peut agir de façon rédemptrice quand la relation a besoin de réconciliation. Une relation d’alliance ne comporte pas seulement un engagement général et vague, mais aussi des engagements spécifiques à l’égard d’actions particulières. La véritable obéissance aux commandements ne procède pas d’un sens accablé du besoin de remplir une liste arbitraire de règles. Dans la Bible, marcher dans l’obéissance aux commandements est une marche de liberté vers une vie florissante, une marche guidée par le processus de restauration et habilitée par le Saint-Esprit.

Shalom  (une vie en abondance dans toutes ses dimensions) 25

Ce thème est parfois exprimé dans les traductions de la Bible par les mots paix, bien-être et d’autres termes similaires. Le plan divin à la création était que les humains fassent l’expérience d’un bien-être complet dans toutes ses dimensions : une étroite relation avec Dieu, l’harmonie sociale avec les autres, la santé mentale et physique, ainsi que la paix internationale et la prospérité dans la communauté. Cela signifiait ne pas vivre seulement pour servir ses intérêts personnels mais aussi pour servir les intérêts des autres. Cette expérience a pris peu à peu le nom de shalom (paix). Depuis le péché, les principes d’alliance contenus dans les dix commandements sont les prescriptions de Dieu pour cheminer avec lui, et les uns avec les autres sur le chemin vers shalom26. La Loi est une prophétie des promesses divines de bien-être. Plus d’un écrivain biblique nous encourage à poursuivre les bénédictions de shalom qui viennent de Dieu27. Les disciples de Dieu sont appelés à étendre les bénédictions de shalom aux autres. Même quand une personne ou une communauté ne peut créer le bien-être pour toute une communauté, une personne peut donner un goût de shalom à quelques-uns.

Le sabbat28

Le sabbat n’est pas seulement une doctrine. Il constitue le sommet des relations d’alliance dans la Bible. Le sabbat hebdomadaire offre un goût de shalom à tous ceux qui le gardent. Le sabbat est un bref retour à un semblant d’existence édénique. Une fois l’Éden perturbé par le péché, le potentiel caché du sabbat fut révélé : il permettait de passer du temps avec Dieu et de laisser de côté les fardeaux de nos poursuites économiques. Le jour du sabbat permet aux humains de régulièrement renoncer à leur autonomie humaine et reconnaître l’autorité de Dieu dans leur vie. Le sabbat hebdomadaire est inséparable et interdépendant du travail et de la poursuite de shalom. On pourrait dire que le sabbat perdrait une partie de sa signification si, pendant les six autres jours, on ne faisait rien. Le travail perd une partie de sa signification quand on ignore ou rejette ce que représente le sabbat. Par conséquence, nous sommes appelés à favoriser à la fois le travail pour entretenir la vie humaine et le contentement dans la fidélité de Dieu. Les principes du sabbat nous accompagnent partout où nous allons.

Le sabbat, c’est tout d’abord vivre une relation avec Dieu, se reposer de notre travail quotidien en tant que collaborateurs avec Dieu dans le soutien des uns et des autres. Le sabbat, c’est se reposer dans la joie des grands dons de la création et de la rédemption, et se reposer dans la fidélité de Dieu en Christ à notre égard, suffisante pour notre salut. Le sabbat, c’est aussi se reposer dans l’espérance qu’un jour le shalom édénique sera rétabli à la fin de l’histoire biblique.

La justice29

Nous ramenons souvent l’idée de justice à celle d’équité. L’idée de justice dans le récit de la grande controverse est plus large, embrassant tous les aspects des responsabilités envers nos semblables et Dieu. Dans la Bible, chaque fois qu’un individu remplit ses obligations, celui-ci se comporte justement. La justice concerne les actions qu’une personne pose pour honorer les droits des autres. Nous poursuivons des relations d’alliance ensemble, et cela exige que les personnes en autorité traitent celles qui sont sous leur autorité en toute justice.

Les étrangers aussi doivent pouvoir participer aux avantages de la justice. Dans la Bible, la justice est un système de distribution actif. La justice ne doit  pas être cantonnée au seul système de justice officiel, elle doit parcourir tout le pays. Elle doit couler depuis ceux qui sont en autorité vers ceux qui ont peu d’autorité et continuer comme un ruisseau donnant la vie jusqu’à ce qu’elle touche les plus vulnérables et les plus démunis. La justice doit nourrir chaque individu dans la communauté, sans exclure les ennemis ni les étrangers. Tous les disciples de Dieu sont appelés à contribuer à la justice dans les groupes sociaux avec lesquels ils interagissent. Nous devons utiliser la technologie de manière à promouvoir la justice et non à tirer avantage des autres. Le fidèle intervient courageusement pour réparer les injustices.

La droiture30

Il devient évident maintenant que ces thèmes se recoupent énormément. Chacun présente une autre facette de l’unité de pensée biblique. Ainsi, le thème de la droiture est parfois synonyme de justice, de bonté et de rédemption. La droiture, c’est être honnête et ferme, ou encore être d’acier plutôt que mou31. Dieu est la source de la droiture. Les humains sont appelés à imiter le comportement divin dans la communauté. Les actions de Dieu démontrent sa fidélité à ses promesses ; ces actions sont la norme de la droiture. La communauté de foi évalue le comportement honnête ou malhonnête d’après les dix commandements. Les actions qui encouragent la justice sont droites. Les humains, certes, sont appelés à agir droitement les uns avec les autres, mais la véritable droiture est un don d’action de la part de Dieu.

La vérité (la droiture en action)32

De façon superficielle, nous pensons que la vérité signifie dire la vérité et non pas des mensonges ou encore accepter les vraies doctrines et non les fausses. Par contre, l’idée biblique de la vérité ne se limite pas à l’idée abstraite d’une véracité d’informations, de bonnes croyances ou d’intégrité dans nos paroles33. La vérité comporte aussi un sens plus profond important dans chaque discipline scolaire. Le concept biblique de vérité signifie la fidélité en action dans une relation. La vérité déclare qu’il y a une étroite relation entre nos actions et ce que les autres attendent de nous à la lumière des principes de l’alliance quand nous sommes testés par le temps et les circonstances. En d’autres mots, la vérité veut que nous soyons ce que nous disons être : fidèles aux alliances que nous avons formées34.

En termes contemporains, la vérité exige que nous vivions une vie digne de confiance sans hypocrisie. La vérité veut qu’on s’assure que toutes nos actions soient d’une fidélité durable et que nos actions soient un indicateur fiable de ce que nous défendons relativement au caractère de Dieu. Essentiellement, faire progresser la vérité signifie faire progresser la cause de la fidélité aux engagements dans et autour de la communauté.

La sagesse35

La sagesse c’est être ferme et bien ancré – tout d’abord dans la fidélité de Dieu et ensuite dans l’entreprise de vivre sa vie, célébrer toutes les bonnes choses que Dieu nous a données et rechercher tout ce qui contribue à shalom. La sagesse est médiatrice des bénédictions divines de shalom. Shalom étant conçu pour être une expérience communautaire, la sagesse est à partager ! Elle implique un apprentissage à vie dans la communauté.

La dimension de la connaissance pratique de la sagesse ne peut pas être comprise en dehors de sa relation avec l’alliance et la rédemption. Par eux-mêmes, les humains sont limités dans leur capacité de rassembler suffisamment de sagesse pour tous les aspects de la vie. La sagesse, tout comme shalom, embrasse toutes les dimensions de la vie envisagées dans une relation d’alliance. La sagesse c’est la capacité de considérer quelque chose avec application ou en profondeur, et ainsi en obtenir une meilleure compréhension. La personne sage devient adroite à considérer toutes les choses matérielles non pour elles-mêmes mais dans le but de rechercher shalom. Étroitement liée à la sagesse est l’idée d’une prudence rigoureuse dans l’application de la connaissance à la vie courante. La prudence, sœur de la sagesse, est un concept en action. Il s’agit, entre autres choses, de l’aptitude à se préserver de l’erreur, une importante dimension quand on participe à la poursuite de shalom.

La bonté (une loyauté absolue)36

Quelle peut être la valeur d’une relation pour les uns ou les autres si elle vise principalement l’observance de règles arbitraires ? À la longue, elle ne vaudra pas grand-chose. Les relations d’alliance sans bonté se détériorent.

La bonté biblique, tout comme un diamant artistiquement taillé, présente de nombreuses facettes. Il est impossible de restreindre l’idée biblique d’amour à un simple sentiment d’affection envers quelqu’un. La Bible nous donne une abondance de preuves de la compassion que Dieu ressent envers les humains, mais l’idée centrale de la bonté biblique est une loyauté absolue, un lien de filiation plus fort que n’importe quel autre lien. Comme le thème de la vérité, la bonté – la bonté aimante – est un mot d’action. La loyauté se prouve dans l’action. Quand David a observé l’action de Dieu envers son peuple, il s’est exclamé que toute la terre était remplie de sa loyauté absolue. Une des raisons pour laquelle la terre est remplie de la bonté aimante de Dieu est que la justice peut accomplir ses desseins dans toute la communauté. Si nous désirons profondément connaître l’expérience de shalom, nous aspirerons à une loyauté absolue dans nos relations37.

La rédemption38

L’histoire biblique nous présente la rédemption comme un acte de loyauté en rapport avec le lien de filiation qui amène un parent à racheter, à libérer, à secourir et à sauver39. Grâce à ses actes de rédemption, Dieu a pourvu un moyen de réconciliation et de transformation. La transformation n’est possible qu’à cause de la fidélité et de la puissance de Dieu. Alors qu’il travaillait à la rédemption, Dieu s’est rapproché de ceux qui avaient besoin d’une relation restaurée. Il encourage et responsabilise, mais il n’use pas de coercition. La rédemption accomplie par Jésus-Christ ne se limite pas au pardon spirituel des péchés ; elle englobe toute la terre40. En bout de ligne, la rédemption comprend le processus (et le résultat) d’une restauration complète de toutes les dimensions de shalom sur la nouvelle terre. Dans notre sphère, nous sommes mandatés pour être des agents de rédemption en révélant la puissance de Dieu dans notre vie au moyen d’actions et le partage de l’Évangile avec les autres.

Ces thèmes peuvent être appréhendés individuellement, mais pour une pleine compréhension de chacun, il est nécessaire de comprendre les autres. Les thèmes scripturaires présentés ici sont interconnectés, imbriqués et interdépendants. L’alliance est interconnectée avec la bonté, la vérité, la sagesse et shalom. Dans la sagesse nous voyons une étroite relation avec l’alliance. La justice est connectée à shalom, l’alliance, et la bonté. Dans le sabbat et la création nous trouvons des éléments de shalom. Le thème de la grande controverse croise les autres thèmes. Chaque thème mérite une exploration complète de sa richesse afin de voir comment il pourrait être utile dans une partie ou une autre du programme.

Utiliser les thèmes en salle de classe

Les thèmes bibliques sont une source valide pour la conception du programme dans un cursus éducatif qui cherche à se baser sur les Écritures. La prochaine section de cet article propose une série d’exemples sur la façon dont les thèmes bibliques peuvent être entremêlés dans tous les éléments traditionnels du programme y compris les objectifs pédagogiques, le contenu du cours, les méthodes d’enseignement et d’apprentissage et l’évaluation.

  • Les objectifs pédagogiques. Il peut être naturel de commencer par intégrer un thème biblique parmi les objectifs pédagogiques quand on veut faire des thèmes bibliques la base de l’apprentissage. Par exemple, le thème biblique de la fidélité (souvent traduit dans la Bible par vérité) peut être placé dans l’objectif pédagogique d’un cours de littérature (ou un programme de diplôme) de cette manière : « Les étudiants seront capables de décrire comment ils comprennent le sens de -------- (identifier le thème biblique) dans des expériences de vie présentées dans des œuvres littéraires choisies. » Un tel objectif d’apprentissage peut être mis en place à différents niveaux : dans une unité, un cours, ou une année, mais aussi dans des applications à plus grande échelle, étalées sur plusieurs années, dans un programme de diplôme complet.
  • Le contenu de cours. Le temps manque pour enseigner tout ce qui relève d’un sujet à tous les niveaux scolaires et dans un programme de diplôme. En tant qu’enseignants, nous devons faire des choix de compromis quand nous sélectionnons le contenu pour réaliser les objectifs d’apprentissage. Voici plusieurs questions qui aideront l’instructeur à identifier les bases du cours : Quels sont les thèmes bibliques qui sont importants dans le contexte de ce que mes élèves sont en train d’apprendre ? Quel est le contenu qui, introduit, établirait un pont naturel permettant aux élèves d’établir leur apprentissage sur un fondement scripturaire ? Quel contenu, considéré comme important par les experts dans ce domaine, a besoin d’être révisé à la lumière d’un ou de plusieurs thèmes bibliques ?
  • Méthodes d’enseignement et d’apprentissage. L’apprentissage peut être favorisé par l’usage de thèmes bibliques (et dans certains cas, des récits au sein desquels on les trouve) pris comme exemples du contenu de cours.
  • L’évaluation. L’évaluation nous permet d’indiquer aux élèves ce qui est important. En excluant la perspective biblique de l’évaluation, quel signal envoyons-nous ? L’évaluation rassemble les objectifs d’apprentissage, le contenu de cours et les activités d’enseignement et d’apprentissage. Par exemple, en se servant d’un instrument d’évaluation objectif, l’instructeur peut évaluer le degré de compréhension du contenu d’un ou de plusieurs thèmes bibliques en rapport avec un cours en particulier. On peut aussi demander aux étudiants de décrire la portée d’un thème particulier dans les termes du contenu de cours. L’estimation d’un engagement personnel envers les idées centrales intégrées dans un ou plusieurs thèmes bibliques pourrait évaluer, de façon appropriée, un objectif d’apprentissage d’ordre affectif dans certains cours. L’instructeur, dans un examen de composition ou dans un travail de semestre, pourrait apprécier la capacité des élèves à synthétiser une pensée complexe en rapport avec une ou plusieurs vérités pertinentes pour les grandes questions du domaine d’études.

Ce principe pédagogique dirigeant le processus d’enseignement et d’apprentissage étant mis en   place, élèves et enseignants peuvent ensemble explorer les multiples passages bibliques dans lesquels le principe de la fidélité (vérité) est central. À la longue, ils peuvent recueillir et synthétiser leur apprentissage sur ce thème en tant qu’aspect du caractère de Dieu, élément clé de l’œuvre de Jésus-Christ, et vérité éternelle ; ils peuvent ensuite discuter de la façon dont ces thèmes, mis en action, produisent une vie florissante dans la communauté. Si des difficultés surviennent dans la mise en pratique du concept, cela permettra aux étudiants et aux enseignants de développer de prudentes compétences de réflexion.

Par exemple, dans les programmes de diplôme de commerce qui enseignent l’économie appliquée, la perspective séculaire dominante doit être explorée dans le contexte d’une vision chrétienne : Est-il jamais convenable pour une entreprise d’exister strictement dans le but de maximiser la valeur économique pour ses actionnaires ? Pour l’instructeur qui désire offrir un fondement biblique aux étudiants, il est possible de mettre en contraste la perspective traditionnelle égoïste dans le financement des entreprises avec les thèmes bibliques de shalom, vérité, alliance, sagesse et autres valeurs. L’instructeur peut ouvrir une discussion avec ses élèves sur les complexités sociales, légales, éthiques, et les objectifs opposés qui sont en place quand les besoins des actionnaires et ceux des autres sont examinés à la lumière des principes bibliques de l’épanouissement d’une communauté.

Il est possible d’explorer quel est l’objectif le plus important d’un domaine d’études ou d’une profession en termes d’un ou de plusieurs thèmes bibliques. Professeurs et étudiants ont alors l’occasion d’examiner les implications des thèmes pour diverses activités professionnelles. Par exemple, le thème de la sagesse a un potentiel d’application quand on considère le but des arts, des sciences, des lettres, et les professions qui s’y rattachent. On peut envisager que l’objet d’une profession est de faire partie d’une institution sociale qui est responsable de rassembler et de préserver une sagesse dans le marché qui favorise des relations fidèles et loyales. Tandis que la profession contribue à la fidélité et à la loyauté, elle encourage l’épanouissement humain.

La Bible n’est pas une encyclopédie de connaissances pour toutes les disciplines universitaires. Il est difficile d’enseigner un contenu de cours contemporain directement à partir des Écritures quand il s’agit de certains sujets comme les mathématiques, la biochimie, la physique, le service social et de nombreuses autres disciplines. Cependant, les thèmes bibliques peuvent être utilisés comme des cadres solides à l’intérieur desquels on comprend la signification du contenu d’une discipline spécifique.

Par exemple, les cinq sens (l’ouïe, la vue, le toucher, l’odorat et le goût) peuvent être abordés de façon beaucoup plus large que cela ne se fait traditionnellement dans les cours d’anatomie et de physiologie. La main et l’œil humains, l’une et l’autre merveilles de la création, sont principalement fonctionnels dans un contexte social. L’un et l’autre ont le potentiel d’entretenir des relations d’alliance ou de contribuer, d’autres manières, à une vie épanouie.

Par conséquent, traiter de la nature des relations d’alliance d’un point de vue biblique et de la façon dont l’anatomie humaine est conçue pour réaliser le plan divin d’épanouissement offre à l’élève un fondement solide pour l’étude des éléments techniques du corps humain. Les humains ont été conçus par Dieu afin qu’ils contribuent ensemble à la prospérité. En fondant le contenu du cours sur la perspective biblique, on a une occasion propice à l’adoration explicite du Créateur dans le contexte d’un cours des sciences de la vie.

Dans certains cas, il est possible d’appliquer directement les riches concepts enchâssés dans les thèmes bibliques. Les thèmes de loyauté et de fidélité permettent d’explorer avec les étudiants pourquoi ceux-ci sont si importants dans le travail d’un gérant, d’un comptable, d’un médecin, d’un maître d’école primaire, d’une infirmière, d’un électricien, d’un thérapeute, d’un pilote, d’un chercheur, de douzaines d’autres métiers. Les élèves et leur instructeur – en examinant les différentes manières d’expression de la loyauté et de la fidélité par les dirigeants, ainsi que les tensions auxquelles ils font face lorsque des loyautés multiples sont en jeu ou encore quand des contraintes qui rendent difficile de tenir ses promesses surviennent – ont l’occasion d’affiner leur jugement critique et de mûrir leurs réflexions. Une application directe des thèmes bibliques est certainement de mise quand on s’arrête au comportement éthique en rapport avec un domaine d’étude particulier ou un service professionnel dans lesquels les étudiants s’apprêtent à entrer.

Un autre usage des thèmes bibliques est d’aider les étudiants à obtenir une compréhension plus poussée de la personne et de l’œuvre de Jésus-Christ, celle-ci pouvant déboucher sur un engagement plus ferme, et peut-être plus de cohérence dans leur style de vie. Par exemple, la sagesse de Jésus brille alors qu’il répond aux questions pièges des scribes et des pharisiens ; on peut en tirer des leçons pour gérer nos propres relations avec les autres. Mais, à un niveau plus profond, comprendre les nuances du concept biblique de la sagesse (à travers une étude de ses nombreux usages chez différents écrivains bibliques) peut nous mener à adorer Jésus-Christ avec encore plus de hardiesse, lui qui incarne la sagesse de Dieu alors que, de diverses façons, il conçoit la création, qu’avec un discernement d’une grande richesse, il rédige les dix commandements – source d’une vie en abondance – et que plein de miséricorde, il envoie Jésus-Christ pour qu’il accomplisse le grand plan du salut.

Quand la signification plus profonde d’un thème biblique fait surface dans la salle de classe, et qu’il indique clairement l’œuvre de Jésus-Christ, il peut faire jaillir un moment d’adoration collective. Si cela se répète de multiples fois sur toute la durée d’un cours, puis si cela s’étale sur toute la durée d’un programme de diplôme, les élèves comprendront que l’adoration ne se limite pas aux activités religieuses dans un bâtiment d’église, mais que c’est plutôt une chose que l’on peut vivre tout au long de la vie.

Les thèmes bibliques peuvent être introduits dans les expériences d’apprentissage de multiples façons. L’instructeur peut ouvrir des discussions ou des débats dans lesquels une vérité éternelle enchâssée dans un des thèmes bibliques est l’élément central. Les étudiants peuvent écrire un texte de réflexion personnelle dans lequel ils examinent les implications personnelles du contenu de cours et l’essence du thème biblique pour leur vie dans un contexte spécifique. Un travail de semestre peut demander aux élèves de réfléchir sur les implications d’un des thèmes pour la société ou de fournir des exemples de la façon dont un thème biblique particulier s’articule dans une profession particulière ou toute autre activité pertinente pour le cours. Quand des cas d’intégration sont assignés aux élèves afin de les aider à rassembler différentes perspectives dans une situation de vie réelle, on peut introduire un ou plusieurs thèmes bibliques dans la discussion afin de les aider à explorer comment la foi se vit dans le contexte de ce cas particulier.

La saturation de l’esprit par la pensée scripturaire permettra aux administrateurs, aux enseignants et aux étudiants de mieux enseigner et de mieux apprendre. Ces thèmes bibliques peuvent former la base d’une philosophie d’enseigner et d’apprendre, et permettre à tous de se faire une vision du monde personnelle tissée avec les thèmes bibliques.

L’utilité des thèmes bibliques ne se limite pas à répondre aux questions théoriques. Ces thèmes peuvent ennoblir les pensées et les émotions, déverrouiller l’imagination et améliorer la pensée critique. Plusieurs de ces thèmes sont pragmatiques et fournissent à l’érudit l’opportunité d’explorer leurs répercussions sur la conduite éthique. Les thèmes peuvent également servir à l’évaluation des théories contemporaines, et pour façonner un programme de recherche.

Remarques complémentaires à prendre en compte dans l’application des thèmes

D’un point de vue éducatif, ces thèmes s’appliquent collectivement à diverses disciplines scolaires et efforts éducatifs. Même si l’enseignant n’utilise qu’un seul de ces thèmes pour base de son programme, il peut être sûr qu’il plonge ses racines dans le caractère de Dieu et l’identité de Jésus-Christ, et qu’il a une influence directe sur notre conduite. Ces thèmes semblent être pertinents que les activités soient scolaires, parascolaires ou extrascolaires. Ils sont utiles dans l’enseignement en classe, les devoirs aux élèves, les stages, les organisations et les clubs étudiants, les emplois étudiants sur le campus et les voyages d’études. Ils sont appropriés au travail du conseil des administrateurs et des équipes administratives en charge des responsabilités de surveillance. Ces thèmes ont le potentiel de former le cœur de la vision du monde biblique de toute profession ou travail humains.

Chaque thème peut ne pas être directement applicable dans chaque cours, et à tous les niveaux ; cependant comme un ensemble, ils peuvent être largement utilisés. De plus, la richesse de certains thèmes peut ne pas être saisie intellectuellement aussi facilement par des élèves plus jeunes que par des étudiants universitaires. Cependant, il est possible d’enseigner l’idée de loyauté aussi facilement à des enfants de première année qu’à des élèves du niveau secondaire ou universitaire. À l’université, les nuances les plus subtiles du concept de loyauté et de son application au sein de relations complexes pourraient être mieux examinées, les étudiants étant certainement plus mûrs pour une telle approche.

Conclusion

La révision des programmes éducatifs à la lumière de ces thèmes bibliques et d’autres, converge vers le grand but de l’éducation : la restauration en l’homme de l’image de Dieu 41. Que ces thèmes soient intégrés dans les nombreux sujets du programme au niveau élémentaire, tout au long du programme du premier cycle universitaire, ou sur les nombreuses années d’études dans un seul domaine, étudiants et enseignants, tous, apprendront à apprécier leurs larges retombées. Plus ces thèmes s’infiltreront abondamment dans le programme, plus ils auront de puissance.

De façon pratique, ces thèmes bibliques sont suffisamment nombreux pour être transmis tout au long du programme du primaire au post-doctorat. Alors que les instructeurs sont de plus en plus fascinés par la signification de ces thèmes et la réflexion profonde que chacun d’eux entraîne, ils trouveront une nouvelle énergie avec laquelle envisager le développement d’un fondement biblique. Le grand objectif de l’éducation ne s’arrête pas avec la fin des études collégiales ou universitaires. Une fois ces thèmes introduits dans leurs études officielles, étudiants et professeurs jettent les bases d’une vie d’expériences enrichissantes enracinées dans les Écritures.

Cet article a été révisé par des pairs.

Michael E. Cafferky

Michael E. Cafferky, M.Div., M.P.H., D.B.A., est professeur de commerce et de gestion à la Southern Adventist University à Collegedale, Tennessee, où il enseigne depuis 13 ans. Il a plus de 20 ans d’expérience dans l’industrie de la santé où il a rempli tour à tour des postes de gestion en tant que directeur, chef d’exploitation, chef des finances et président directeur général intérimaire. Il a obtenu un doctorat en gestion d’entreprise à la University Anderson, Falls School of Business, à Anderson, Indiana. Pendant la session d’automne en 2011, dans le cadre de son année sabbatique, il a passé cinq semaines à Cambridge University, en Angleterre, à étudier la foi et les enjeux commerciaux. Il a rédigé des centaines d’articles et écrit six livres dont Business Ethics in Biblical Perspective : A Comprehensive Introduction (Westmont, Ill. : InterVarsity Press, 2015.)

Référence recommandée :

Michael E. Cafferky, “BASES SCRIPTURAIRES POUR DISCIPLINES SCOLAIRES : UNE APPROCHE THÉMATIQUE BIBLIQUE,” Revue d’éducation adventiste 43:1 (Octobre–Décembre 2016). Disponible à https://www.journalofadventisteducation.org/fr/2018.1.3.

NOTES ET RÉFÉRENCES

  1. Cet article affirme que les thèmes présentés ici font partie des illustres et nobles thèmes des Écritures. D’autres thèmes sont aussi utiles. Mais concernant les thèmes bibliques, Ellen White dit : « Les sujets traités dans la Parole de Dieu, sa noble simplicité, les thèmes élevés qu’elle présente à l’esprit, développent en l’homme des facultés qui autrement ne pourraient l’être. La Bible offre à l’esprit un champ d’investigation illimité. Celui qui l’étudie sortira de la contemplation de ses grands thèmes, de la méditation de ses images sublimes, enrichi de pensées et de sentiments plus purs et plus élevés... Ces vérités feront une grande œuvre. » Christian Education (Battle Creek, Michigan : International Tract Society, 1894), 189. 
  2. Économie appliquée et gestion des affaires. En plus des études de mots, des études de concepts, des études de récits bibliques et de nombreux passages,  l’auteur a également lu la littérature biblique savante en rapport avec les thèmes bibliques qui ressortaient. Cette étude a ajouté une compréhension approfondie aux cadres conceptuels ancrés dans ces thèmes.
  3. Éphésiens 5.1. 
  4. Éphésiens 4.24-32 ; Colossiens 3.10.
  5. 2 Corinthiens 3.18.
  6. Colossiens 3.16.
  7. Galates 2.20 ; Philippiens 1.20.
  8. Deutéronome 6.6 ; Psaumes 19.7.
  9. Hébreux 12.2.
  10. Jean 12.45 ; 14.9; Colossiens 1.15 ; Hébreux 1.3 ; 1 Jean 5.20.
  11. Matthieu 7.21 ; Luc 6.46; 11:28 ; Colossiens 3.17 ; Jacques 1.22, 4.17.
  12. L’auteur a, de plus, trouvé des preuves textuelles qui appuient d’une façon ou d’une autre l’affirmation que tous les thèmes – excepté un, le sabbat – sont liés au Saint-Esprit.
  13. Ces thèmes ne sont pas les seuls dans les Écritures à être pertinents pour l’enseignement et l’apprentissage, mais ils semblent être les thèmes généraux qui en englobent de nombreux autres.
  14. Tous les textes bibliques sont tirés de la Nouvelle Bible Segond, NBS, 2002.
  15. L’auteur est conscient qu’il existe une accumulation d’études bibliques et de littérature théologique qui confirment chacun des thèmes présentés ici. Le but de cet article n’est pas de fournir un examen complet de la documentation à cet égard mais plutôt de présenter des preuves directes dans le récit biblique de la présence de ces thèmes qui sont mentionnés dans la Bible en termes de caractère de Dieu, d’identité de Jésus-Christ et de comportement du croyant. On peut trouver un résumé d’une partie de la littérature savante dans plusieurs ouvrages et dans les notes de fin de texte mentionnés dans le livre de l’auteur : Michael E. Cafferky, Business Ethics in Biblical Perspective: A Comprehensive Introduction (Downers Grove, Ill.: InterVarsity Press, 2015).
  16. Textes bibliques pour étayer le thème Jésus-Christ et son œuvre : Genèse 3.15 ; Matthieu 10.1, 13.37-39 ; Marc 3.14, 15 ; Jean 12.31, 32, 16.8-11 ; 1 Jean 3.8 ; pour étayer le thème Le caractère de Dieu : Exode 34.6, 7 ; Éphésiens 3.8-11 ; Colossiens 1.15-20 ; 1 Pierre 1.18-21 ; Apocalypse 16.7 ; 19.11 ; pour étayer le thème Le comportement du croyant : 1 Corinthiens 4.9 ; 2 Corinthiens 10.4, 5 ; Éphésiens 6.12-17 ; 1 Thessaloniciens 5.4-8 ; 1 Pierre 5.8, 9 ; 1 Jean 3.10-14 ; Apocalypse 14.12.
  17. Éphésiens 6.12-17.
  18. Textes bibliques pour étayer le thème Jésus-Christ et son œuvre : Jean 1.3 ; Hébreux 1.1, 2 ; Apocalypse 4.11 ; pour le thème Le caractère de Dieu : Psaumes 19.1-6, 104.24 ; Jean 1.3 ; Actes 17.24-26 ; Romains 1.18-20 ; pour le thème Le comportement du chrétien : Genèse 1:26-28, 2:15 ; Psaumes 8.3-6 ; 1 Corinthiens 3.9 ; 2 Corinthiens 3.18, 5.17 ; Éphésiens 2.10 ; Colossiens 3.10 ; 1 Timothée 4.4.
  19. Ellen G. White, Education (Mountain View, Calif.: Pacific Press, 1903), 15, 16.
  20. Textes bibliques pour étayer le thème Jésus-Christ et son œuvre : Ésaïe 53.9 ; Luc 1.35 ; Actes 3.14, 4.27 ; Romains 1.4 ; 2 Corinthiens 5.21 ; 1 Pierre 1.18, 19 ; 2.21, 22 ; Hébreux 7.26 ; 1 Jean 3.5 ; pour le thème Le caractère de Dieu : Exode 15.11 ; 1 Samuel 2.2 ; Psaumes 77.13 ; 89.18 ; Ésaïe 5.16, 43.15 ; Jean 17.11 ; Apocalypse 15.4 ; pour le thème Le comportement du croyant : Deutéronome 28.9 ; Psaumes 15.1-5, 34.14 ; Proverbes 9.10 ; 1 Pierre 3.11 ; 2 Timothée 2.22 ; Éphésiens 1.4 ; 1 Pierre 1.15, 16 ; 2.21, 22 ; 2 Pierre 3.11.
  21. Lévitique 20.26 ; Deutéronome 7.6, 14.2, 26.19.
  22. Lévitique 18.3, 20.26 ; Nombres 23.9.
  23. Textes bibliques pour étayer le thème  Jésus-Christ et son œuvre : Deutéronome 4.13 ; Matthieu 22.36-40 ; Jean 17.2 ; Malachie 3.1 ; pour le thème Le caractère de Dieu : Deutéronome 7.9 ; Psaumes 111.9, 119.142 ; Ésaïe 54.10 ; Jérémie 32.40 ; pour le thème Le comportement du chrétien : Deutéronome 6.6, 7.9 ; Psaumes 19.7 ; Jérémie 31.33 ; 2 Corinthiens 3.4-6 ; Galates 5.14 ; Hébreux 10.16 ; Apocalypse 14.12.
  24. Exode 20.1-17 ; Deutéronome 5.1-22. Résumés bibliques des dix commandements ailleurs : Psaumes 15 ; Ésaïe 33.14, 15 ; 56.1, Michée 6.8 ; Matthieu 5-7, 22.37-40 ; Marc 10.19 ; Luc 18.20 ; Romains 13.8-10.
  25. Textes bibliques pour étayer le thème : Jésus-Christ et son œuvre : Ésaïe  9.6, 7, 53.5 ;  Luc 1.79 ; 2.14 ; Romains 5.1 ; Éphésiens 2.14 ; Colossiens 1.20 ; pour le thème Le caractère de Dieu : Psaumes 35.27 ; Ésaïe 54.10 ; Ézéchiel 37.26 ; Romains 16.20 ; 2 Corinthiens 13.11 ; Hébreux 13.20 ; Apocalypse 6.4 ; pour le thème Le comportement du chrétien : Psaumes 29.11, 34.14 ;  Proverbes 16.7 ; Ésaïe 48.18 ; Jérémie 29.7 ; Romains 14.17 ; 2 Corinthiens 13.11 ; Colossiens 3.15 ; Galates 5.22 ; Philippiens 4.7 ; 1 Thessa­loniciens 5.23 ; 2 Timothée 2.22 ; 1 Pierre 3.11, 14.
  26. Psaumes 1.1-3, 34.6-10, 85.9-13, 119.1 ; Romains 8.4 ; 2 Jean 1.6.
  27. Psaumes 34.14, 122.6 ; Ésaïe 32.17 ; Romains 6.12-14 ; 2 Corinthiens 13.11 ; Galates 5.22 ; Philippiens 4.7 ; 1 Thessaloniciens 5.23 ; 2 Timothée 2.22 ; 1 Pierre 3.11.
  28. Textes bibliques pour étayer le thème Jésus-Christ et son œuvre : Marc 2.27, 28 ; pour le thème Le caractère de Dieu : Genèse 2.3 ; Exode 20.8-11 ; Deutéronome 5.12-15 ; pour le thème Le comportement du croyant : Exode 20.8-11, 31.13-17 ; Marc 2.27, 28.
  29. Textes bibliques pour étayer le thème Jésus-Christ et son œuvre : Psaumes 89.14 ;  Ésaïe 9.6, 7 ; Jérémie 23.5 ; Zach­arie 9.9 ; Matthieu 12.14-21 ; pour le thème Le caractère de Dieu : Genèse 18.25 ; Deutéronome 10.18, 32.41 ; Psaumes 19.9, 33.5, 89.14 ; Proverbes 16.11 ; Ésaïe 5.16 ; pour le thème Le comportement du croyant : Deutéronome 16.18-20 ; Psaumes 25.9, 82.3, 4, 106.3 ; Proverbes 2.6-9, 8.20, 21, 21.3 ; Ecclésiaste 5.8 ; Ésaïe 10.1, 2 ; Amos 5.24.
  30. Textes bibliques pour étayer le thème Jésus- Christ et son œuvre : Psaumes 89.14 ; Jérémie 23.5 ; 1 Corinthiens 1.30 ; Romains 1.16, 17 ; pour le thème Le caractère de Dieu : Psaumes 7.9, 19.9, 33.5, 145.17 ; Ésaïe 5.16, 9.6, 7 ; Romains 3.21-26 ; 2 Pierre 3.13 ; pour le thème Le comportement du croyant : Psaumes 15.1, 2, 106.3 ; Ézéchiel 45.10 ; Matthieu 6.33 ; Romains 3.21-26, 14.17 ; 2 Corinthiens 5.21 ; Éphésiens 6.12-17 ; 2 Timothée 2.22 ; 1 Jean 3.10-14.
  31. Exode 9.27 ; Deutéronome 32.3, 4 ; Psaumes 15, 24, 31.1, 36.10, 37, 40.10, 71.2, 88.10, 89.14, 112, 145.17 ; Ésaïe 46.13 ; 51.5-8 ; Jérémie 9.24 ; Matthieu 5.20, 6.1 ; Luc 1.6, 23.47 ; Jean 16.8-10 ; 1 Corinthiens 1.30 ; 1 Pierre 3.10-12.
  32. Textes bibliques pour étayer le thème Jésus-Christ et son œuvre : 1 Rois 2.4 ; Jean 1.14, 17, 14.6 ; 2 Corinthiens 13.8 ; Éphésiens 4.21 ; 1 Jean 1.6 ; 2 Pierre 2.1-3 ; pour le thème Le caractère de Dieu : Exode 34.6 ; Psaumes 19.9, 57.10, 86.15, 89.14, 111.7, 8, 117:2, 119.142 ; pour le thème Le comportement du chrétien : Psaumes 15.1, 2, 51.6 ; Proverbes 3.3, 23.23 ; Jean 16.13, 17.17 ; Galates 5.22 ; 1 Jean 1.6, 5.20 ; 3 Jean 1.8.
  33. Genèse 42.16 ; Exode 18.21 ; Josué 24.14 ; 1 Samuel 12.24 ; 1 Rois 22.16 ; Prov­erbes 3.3.
  34. Proverbes 20.6. Quand le prophète Zacharie a prédit l’accomplissement de tous les espoirs et les rêves que Dieu avait d’apporter shalom, il a décrit cette expérience comme étant la vérité. Voir Zacharie 8.3-19.
  35. Textes bibliques pour étayer le thème Jésus-Christ et son œuvre : 1 Corinthiens 1.24, 30 ; Proverbes 8.22-30 ; Luc 2.40, 52 ; Colossiens 2.3 ; pour le thème Le caractère de Dieu : Psaumes 104.24 ; Proverbes 2.6-9 ; 1 Corinthiens 1.2 ; Éphésiens 3.8-11 ; pour le thème Le comportement du croyant : Psaumes 19.7, 51.6 ; Proverbes 3.13, 23.23 ; Jérémie 9.23, 24 ; Romains 12.16 ; Colossiens 1.28 ; Apocalypse 13.18.
  36. Textes bibliques pour étayer le thème Jésus-Christ et son œuvre : Psaumes   33.5, 89.14 ; Jean 1.14, 15.13 ; Romains 8.39 ; Éphésiens 5.2 ; pour le thème Le caractère de Dieu : Exode 34.6 ; Deutéronome 7.9 ; Psaumes 89.14 ; 86.15 ; 117.2 ; 2 Corinthiens 13.11 ; 1 Jean 4.8-10 ; pour Le comportement du chrétien : Michée 6.8 ; Jean 13.35 ; 1 Corinthiens 13.13 ; Galates 5.14, 22 ; Colossiens 3.14 ; 2 Timothée 2.22 ; 1 Jean 3.10-14.
  37. Proverbes 3.3 ; Osée 12.6 ; Michée 6.8 ; Zacharie 7.9.
  38. Textes bibliques pour étayer le thème Jésus-Christ et son œuvre : Marc 10.45 ; Romains 3.24, 5.10, 11, 8.29 ; 1 Cor­inthiens 1.30 ; 2 Corinthiens 5.19 ; Galates 3.13 ; Éphésiens 1.7, 2.16, 3.8-11 ; Colossiens 1.20 ; 1 Pierre 1.18-21 ; Hébreux 9.12 ; pour le thème Le caractère de Dieu : Job 19.25 ; Psaumes 7.10, 18.2, 34.18, 111.9, 79.9 ; Ésaïe 45.15, 48.17 ; Jérémie 50.34 ; Habacuc 3.18 ; Éphésiens 1.13, 14 ; Tite 3.4, 5 ; pour le thème Le comportement du chrétien : Ésaïe 1.27 ; Actes 4.12 ; 1 Corinthiens 6.20 ; 2 Corinthiens 5.18-20 ; Éphésiens 6.12-17 ; 1 Pierre 1.18-21.
  39. Exode 6.6 ; Lévitique 25.48, 49 ; 2 Samuel 4.9 ; Ruth 3.13 ; Job 6.23 ; Psaumes 25.22, 31.5, 69.18, 72.14, 111.9, 119.154, 130.3 ; Lamentations 3.58 ; Luc 1.68 ; Romains 3.24 ; Galates 4.5 ; Tite 2.14.
  40. Romains 8.19-22.
  41. White, Education, 125.